L’arrêté ministériel du 3 octobre, interdisant notamment la pratique du Mixed Martial Arts (MMA) en France, est l’objet d’un recours en annulation auprès du Conseil d’État. Cette demande d’annulation a été déposée au nom de la Confédération française de MMA présidée par Bertrand Amoussou, a précisé Maitre Tatiana Vassine, avocate de la CFMMA.
S’attaquer au MMA (sans le nommer)
Le 23 octobre était paru au Journal Officiel un arrêté redéfinissant les « règles techniques et de sécurité applicables aux manifestations publiques de sports de combat ».
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De 40 à 50 000 pratiquants en France
L’arrêté stipule également que les combats doivent être affiliés à une fédération sportive reconnue par l’État, ce qui n’est pas le cas du MMA. Le 8 novembre, un rapport parlementaire commandé en mai par le Premier ministre Manuel Valls, prônait cependant la légalisation sous observation de cette discipline qui compterait en France quelque 40 à 50 000 pratiquants.
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Le MMA en France
La France est l’un des pays européens à bannir les compétitions officielles de MMA ou Mixed Martial Arts, le sport de combat le plus populaire actuellement. Elle compte néanmoins plusieurs pratiquants qui s’entraînent de manière totalement légale depuis la création en 2008 de la Commission nationale de Mixed Martial Arts rattachée à la FFFCDA (Fédération Française de Full Contact et Disciplines Associées). En parallèle, les fans et les opposants de ce sport de combat ne cessent de débattre sur une éventuelle autorisation complète de la discipline dans le pays, dans un silence incompris des autorités, synonyme d’obstination.
Le MMA en France est encore interdit…
Les arts martiaux mixtes ont beaucoup évolué depuis des décennies, notamment au niveau des règles qui semblent altérer peu à peu le concept de combat libre. Ces restrictions visent toutefois à arrondir les angles à propos des accusations souvent à tort lancées par les opposants de ce sport. La violence souvent pointée du doigt dans le MMA semble désormais égalée, voire dépassée par celle des autres sports de combat comme la boxe anglaise.
Malgré ces améliorations, le ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports français refuse d’autoriser la moindre compétition officielle via une recommandation de l’Union européenne. La préconisation du Conseil de l’Europe de 1999 condamne notamment la pratique d’un sport dégradant pour deux raisons : les frappes au sol et la cage de combat communément appelé l’Octogone.
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a également banni la retransmission des combats à l’étranger, notamment ceux de l’Ultimate Fighting Championship (UFC). Il condamne une atteinte à l’épanouissement physique, mental ou moral des mineurs. D’autres avancent en même temps le non-respect de l’adversaire, de l’intégrité physique, des valeurs éducatives du sport, de la dignité humaine ainsi que de la santé. Concernant la cage, ils dénoncent la barbarie, car pour eux, « deux hommes qui se battent dans une cage grillagée » est synonyme de l’apologie de la violence. Consulter la recommandation du CSA citée ici.
Parallèlement, les fédérations de karaté et de judo en réelle compétition avec celles du combat libre craignent de perdre leurs licenciés au profit de cette nouvelle discipline. Leurs lobbyings qui comptent d’ailleurs quelques anciens et actuels licenciés dans ces disciplines portent pour le moment leur fruit auprès du Ministère des Sports.
Quoi qu’il en soit, les Français peuvent accéder à ce type de programme via la chaîne RTL9 et Internet. L’UFC vient aussi de signer avec KOMBAT SPORT HD un accord de diffusion pour 2015-2016.
… et reste pourtant une discipline très appréciée par les Français grâce à ses règles
Pour les adeptes de ce sport, le freefight est tout aussi dangereux que la boxe anglaise ou le muai-thaï. Les nombreuses règles contribuent par ailleurs à limiter la violence des combats. L’arbitre, le médecin ou les hommes du coin peuvent par exemple arrêter un affrontement dès qu’un combattant semble ne plus pouvoir assurer sa protection. Il n’est pas alors « compté » comme dans la boxe et peut à tout moment présenter sa soumission dès qu’une prise le met en danger.