Elle a 94 ans et elle est fatiguée. Pourtant, partout où les néonazis suédois défilent, la frêle nonagénaire se dresse sur leur passage. À Stockholm, quand le Mouvement de la résistance nordique (NMR) marche dans les rues de la capitale, le 25 août. À Ludvika, bastion des néonazis, dans la province de Dalécarlie, le 1er septembre.
Figure de proue de la lutte contre l’extrême droite en Suède, toujours en première ligne, Hédi Fried refuse de se laisser intimider. Le combat est trop important. Elle le sait mieux que quiconque, elle qui a survécu aux camps d’Auschwitz et de Bergen-Belsen.
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Mise en garde
Si le SD n’est pas parvenu à devenir la deuxième force politique du royaume à l’issue du scrutin, il a rassemblé 17,6 % des voix (contre 12,9 % en 2014), plongeant la Suède dans une période d’instabilité politique.
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Mais son grand combat est celui de l’éducation. L’ignorance des jeunes concernant la Shoah la peine, comme si « on n’avait pas compris que ce qui s’est passé une fois peut se reproduire, encore plus facilement aujourd’hui, grâce à Internet ».
La militante se bat aussi pour l’interdiction des mouvements néonazis, régulièrement autorisés à manifester et qui ont même présenté des candidats aux dernières législatives.
« Je comprends qu’on ait peur qu’ils disparaissent sous terre. Mais, aujourd’hui, ils grossissent en plein jour. Les criminaliser pourrait faire réfléchir ceux qui sont tentés de les rejoindre. »