À l’occasion des 60 ans du Traité de Rome, à l’origine de la formation de l’Union européenne, nous exhumons cette vidéo de Francis Cousin datant de 2016 (et tirée d’une vidéo plus longue que nous avons déjà diffusée), mais l’analyse est toujours valable. L’Amérique n’a jamais eu qu’une idée : vassaliser l’Europe et sa puissance. L’Union européenne est bien une créature américaine, sous contrôle américain.
Ce samedi 25 mars 2017, l’anniversaire de l’UE (anciennement CEE) n’est pas fêté de la même façon par les peuples et les gouvernements européens. À Rome, d’où tout est parti, des milliers de manifestants marchaient contre l’Europe qu’on leur impose, au moment où les dirigeants des 27 se retrouvaient au cœur de la ville éternelle... La chaîne RT France était là.
« Nous sommes ici pour demander une Europe qui ne soit pas celle des banques et de la bureaucratie mais des droits des travailleurs et des étudiants », a déclaré Giovanni Zannier, étudiant en relations internationales.
Il peut rêver.
Ça, c’était pour l’opposition de gauche au Traité de Rome et à ses conséquences. L’opposition des nationalistes italiens était un peu plus directe :
« Ils [les fonctionnaires européens] veulent remplacer les Italiens et les Européens par des réfugiés et des gens du Tiers-Monde. Nous disons "Stop" », a déclaré l’un des manifestants à l’agence Ruptly, ajoutant que le gouvernement italien devait impérativement et avant tout se concentrer sur les besoins de ses concitoyens.
« Le gouvernement doit créer des politiques familiales et sociales pour les Italiens et défendre notre identité », a insisté le manifestant.
Une situation schizophrénique pour les dirigeants européens, qui continuent sur leur lancée européiste – on peut y voir une illustration de la force d’inertie d’entraînement – alors que « leurs » peuples freinent des quatre fers.
En 60 ans, l’Europe s’est aussi agrandie qu’elle s’est délabrée. Aujourd’hui, malgré les discours, ses frontières n’existent plus, que ce soit pour les produits américains (TAFTA/CETA) ou pour les « produits » migratoires. Même le plus ferme partisan de la social-démocratie peut sentir que quelque chose ne va pas...
Ce qui a été imposé aux peuples, parfois avec de bonnes intentions (la paix, la croissance, les échanges interpays), finit toujours par se déchirer. Il n’est pas encore venu le temps où les peuples produiront leur propre organisation, à partir de leurs intérêts propres, indépendamment des forces oligarchiques. Le combat se situe bien là, et la plupart des Européens ne savent pas nommer cette entité qui les domine et les chloroforme. La preuve avec cette jeune Italienne qui réclame plus de liberté, moins de frontières et plus de migrants :
Pour les 60 ans de l'UE, pro-européens et eurosceptiques ont manifesté parallèlement à Rome. Reportage. pic.twitter.com/xX1OPZFGWU
— franceinfo (@franceinfo) 25 mars 2017
Un combat d’autant moins facile que les dirigeants de chaque pays trahissent généralement les intérêts nationaux pour œuvrer, en sous-main, au bénéfice de l’oligarchie, qu’elle soit européenne ou américaine (chez nous, cela a été le cas de Sarkozy et Hollande ; en Italie, de Draghi). De toute façon, elles sont mêlées. On le voit lors des G20, sommets de Davos, Bilderberg, Trilatérale et autres réunions mondaines mondialistes.