Il y a diverses manières de sortir de l’UE. La voie officielle est évidemment barrée par l’appareil juridique de l’UE. Mais il y a aussi la voie médiane, consistant à s’échapper par morceaux de souveraineté récupérés au gré des crises successives ménagées par l’Union européenne, pour faire avancer la cause de l’intégration communautaire. Ce mécanisme itératif a très bien fonctionné pendant trente ans, lorsque la mondialisation alimentée par la dette bancaire allait bon train, entraînant derrière elle les économies nationales emportées par l’élan de l’intégration des échanges entre les zones économiques et intra-zone, comme le Marché unique par exemple. A l’heure où l’expansion par le crédit est enrayée du fait de l’effondrement des crédits alloués par les banques, l’intégration est devenue une fiction, du fait de l’extinction de la demande qui n’a pas survécu aux cures d’austérité. On oublie trop souvent que l’UE ne dispose pas de bras exécutif capable de faire appliquer ses directives par la force. En fin de compte c’est aux Etats-membres d’obtempérer ou pas. La crise migratoire a vu la rébellion des pays appartenant au "pacte de Visegrad". La Pologne a refusé de se plier aux ultimatums de Mme Merkel, même si elle doit faire face à une possible exclusion du conseil de l’Europe. En sous-main, ce sont les intérêts nationaux qui finissent par prévaloir. Les entreprises allemandes de l’automobile et du BTP continuent à travailler en Russie, même si les Etats-Unis multiplient les tracasseries juridiques et financières. La montée de l’AFD en Allemagne et la scission entre le SPD et la CDU à propos des sanctions contre la Russie, montrent les limites de l’action de l’UE qui ne peut pas complètement passer outre l’opinion des peuples, qui rejettent une construction européenne qui non seulement a perdu sa raison d’être, mais en outre travaille comme un organisme dictatorial coupé de la réalité vécue par les peuple. Alors laissez Attali cultiver ses lubies de domination mondiale, son projet est en train de s’écrouler sous nos yeux avec la faillite des banques et la disparition progressive des marchés financiers absorbés par les banques centrales imposant un socialisme planificateur voué à l’échec. Les théories du libéralisme de marché ne peuvent plus dissimuler un échec tous les jours plus criant, et ce d’autant plus qu’il est incapable de proposer des solutions convaincantes pour surmonter l’ultime crise de la dette.
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