C’est aujourd’hui que, comme un pauvre Palestinien, l’ex-Premier ministre Ehud Olmert est entré discrètement, en descendant de sa jeep, dans la prison de Ramleh. Il y purgera une peine de 18 mois de prison, à laquelle il faut ajouter un mois pour entrave à la justice. C’est, à ce niveau, le premier officiel israélien à entrer en prison. Mais hors la fonction de Premier ministre, des président et ministres y ont défilé, ou s’y sont défilé.
Agé de 70 ans, Olmert, qui a dirigé le pays de 2006 à 2009, ne tombe pas pour sa gestion ministérielle ou pour racisme d’État (un délit qui n’existe pas en Israël), mais pour avoir touché des pots-de-vin dans la décennie 1990, alors qu’il était maire de Jérusalem. La corruption, endémique en Israël dans le monde politique, est due à la pression immobilière forte dans les grandes villes : peu échappent à la tentation de l’argent facile proposé par les promoteurs, qui ont besoin du blanc-seing officiel pour entamer des constructions très profitables.
Une sorte de colonisation à l’intérieur, qui fait écho à la colonisation extérieure...