Puisqu’elle est étrangement revenue dans l’actualité, on va reparler aujourd’hui de l’affaire Manuel Schadwald. Ce dossier est très intéressant, car il montre que les réseaux pédophiles anglais, belge, hollandais, français et allemand sont reliés les uns aux autres. Il montre aussi comment les autorités étouffent un dossier qui risquerait d’éclabousser des gens très haut placés dans la hiérarchie, jusque dans les familles royales.
L’affaire Manuel Schadwald, on a déjà eu l’occasion d’en parler quand on a vu les liens entre le réseau anglais et le réseau hollandais, ou quand on a abordé les snuffs movies ici ou là pour le cas des Pays-Bas.
La presse allemande s’est en effet interrogée cette semaine au sujet d’un lien éventuel entre Marc Dutroux et la disparition de Manuel Schadwald, un garçon disparu à 12 ans, en juillet 1993, à Berlin, alors qu’il se rendait dans un parc d’attractions.
Une équipe du quotidien allemand Die Welt a travaillé avec des confrères hollandais du Algemeen Dagblad sur ce dossier qui n’a jamais abouti car depuis 22 ans on ignore, du moins officiellement, ce qu’il est advenu de ce garçon.
Pourtant, toutes les pistes étaient claires : que ce soit celles qu’a remontées l’association Morkhoven ou celles qu’ont suivies les renseignements hollandais, elles aboutissaient toutes sur le réseau pédophile d’Amsterdam. Or, ce réseau était au centre d’autres réseaux internationaux, dont les anglais, notamment parce que nombre de pédophiles anglais se sont expatriés à Amsterdam dans les années 80 et 90, l’un des plus fameux étant Warwick Spinks, dont on a déjà parlé aussi.
Cette nouvelle enquête menée par des journalistes a abouti à un yacht, appelé Appollo, sur lequel Manuel Schadwald aurait été tué. Ce seraient des sources internes aux renseignements des Pays-Bas qui l’affirment, en off.
Justement, cette info n’est pas des plus fraîches et on avait déjà pu faire le lien entre le réseau belge et le réseau Hollandais. Regina Louf, un des témoins clés de l’affaire Dutroux qui a parlé du réseau belge, mentionnait une clique de tarés jusqu’au plus haut sommet du pays, amateurs de tortures et de meurtres d’enfants. Les médias et la justice ont préféré la déclarer folle, quant à la justice, elle a passé des années à tenter de décrédibiliser son témoignage. Ce qui semble particulièrement vain quand on a le dossier sous les yeux, d’ailleurs l’opinion publique ne s’y est pas trompée non plus : à peine 20% des Belges croient que la vérité judiciaire correspond à la vraie vérité dans cette affaire, selon un sondage récent du quotidien Le Soir [1].
Regina Louf avait par exemple parlé d’une partouze avec des mineurs à laquelle elle était présente, et qui se serait déroulée sur un yacht appelé le Jumbo VI, qui appartenait au prince Bernhardt des Pays-Bas, l’un des fondateurs du Bilderberg et ancien nazi.