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L’UE menace de se retirer en bloc de la conférence de Durban II

Après les Etats-Unis, les Européens ont menacé à leur tour lundi de ne pas participer du tout à la conférence de l’ONU contre le racisme, dite Durban II, prévue fin avril à Genève, si les documents préparatoires n’étaient pas modifiés.

"Nous allons probablement envoyer maintenant les suggestions de l’Union européenne" concernant les documents préparatoires à cette conférence, a déclaré le ministre tchèque des Affaires étrangères, Karel Schwarzenberg, dont le pays préside l’UE.

"Si la conférence est en conformité avec cela, nous resterons ; sinon il y a des appels très fermes à nous retirer", a-t-il ajouté après une réunion avec ses homologues européens à Bruxelles.

Les Etats-Unis et Israël ont déjà claqué la porte pour protester contre le ton anti-israélien de la réunion et la tentative de pays arabes de faire adopter une résolution assimilant le sionisme à du racisme.

Le Congrès juif européen avait appelé début mars les pays de l’UE à boycotter la conférence, qu’il a qualifiée de "tribunal anti-israélien", dénonçant notamment "le vocabulaire et le ton" du projet de déclaration d’ouverture de la conférence.

L’Allemagne s’est clairement prononcée lundi pour un retrait de l’UE de cette conférence, à défaut de modification substantielle de ses documents préparatoires.

Ces documents pour l’instant "suggèrent qu’il ne s’agit ici pas simplement de racisme, mais que la conférence pourrait être détournée, avec des prises de position partiales sur le conflit au Proche-Orient, ou pour condamner des positions européennes ou américaines sur le monde arabo-musulman", a déclaré le ministre allemand Frank-Walter Steinmeier.

"Je plaiderai pour que nous renoncions à participer à cette conférence si dans les prochaines heures ou les prochains jours, nous n’arrivons pas à une modification substantielle de ces documents", a-t-il ajouté.

Son homologue suédois, Carl Bildt, a confirmé que l’UE avait "des lignes rouges bien définies. Si elles sont franchies, nous ne pourrons pas participer".

Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner avait de son côté appelé vendredi les pays de l’UE à se fixer une "date limite" pour décider de participer ou non à la conférence.

Paris avait précisé refuser "toute référence à la notion de diffamation des religions, car ce concept est incompatible avec la liberté d’expression et de conscience", ainsi que "toute stigmatisation d’Israël en tant que tel" et "toute expression de racisme".

Londres avait déjà conditionné sa présence à un "changement de cap" des travaux préparatoires ; l’Italie a déjà décidé de ne pas participer à la conférence.

La conférence de Durban II, qui se tiendra du 20 au 24 avril, doit assurer le suivi de celle de 2001 dans la ville sud-africaine de Durban, qui s’était terminée dans la confusion et sur des accusations d’antisémitisme.