Après une hausse de 217 000 en 2008 des inscrits en catégorie 1, servant de baromètre officiel (à 2,114 millions fin décembre), le nombre de chômeurs pourrait augmenter cette année de 375 000 à 454 000, selon les scénarios examinés par le patronat et les syndicats lors d’une réunion du bureau de l’Unedic, mercredi 11 mars. Ces scénarios sont fondés sur des hypothèses de recul du PIB de 1,5 % et de 1,8 % respectivement.
Le gouvernement tablerait actuellement sur la première hypothèse alors que la Commission européenne pencherait en faveur de la seconde. Le 11 février, l’assurance chômage avait déjà publié une prévision assombrie, mais pas aussi noire, en tablant sur 282 000 demandeurs d’emploi supplémentaires dans l’hypothèse d’un recul du PIB limité à 1 % en 2009.
Selon une source syndicale, les deux nouveaux scénarios n’ont pas été formellement "actés", le bureau préférant "attendre avril pour prendre en compte la situation de mars, où nous constatons sur les dix premiers jours une forte dégradation" de la situation de l’emploi. Le président de l’Unedic, Geoffroy Roux de Bézieux (Medef), qui a tenu une conférence de presse à l’issue du bureau, n’a pour sa part pas voulu donner de chiffre. "Cela reste à ce stade des scénarios n’ayant rien d’officiel", a-t-il déclaré en réponse aux questions.
L’Unedic ne cesse depuis des mois de voir s’assombrir les perspectives de l’emploi, qui réduisent les rentrées de cotisations et augmentent les dépenses d’indemnisation chômage. Si le PIB devait reculer de 1,8 % en 2009, le déficit cumulé du régime fin 2010 se creuserait ainsi à 8,608 milliards d’euros, alors qu’un retour à l’équilibre financier de l’Unedic était encore il y a quelques mois prévu à cet horizon.