Au 18ème jour de bombardement du Yémen par la coalition menée par le régime saoudien, l’ONU a réclamé un cessez-le-feu quotidien pour permettre à ses équipes et aux ONG de venir en aide à la population.
Le coordonnateur des Affaires humanitaires au Yémen pour l’ONU, Johannes Van Der Klaauw, a déclaré que « la situation est alarmante pour l’ensemble du pays. Dans certaines régions comme Aden, c’est catastrophique. Il est nécessaire d’avoir une pause immédiate dans les affrontements. Il faut donner au moins quelques heures à l’ONU tous les jours pour aider les personnes affectées et éviter des milliers de morts inutiles. »
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a pu livrer à Sanaa plus de 35 tonnes d’aide médicale et d’équipements de secours, et près de 52 tonnes en deux jours. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), près de 650 personnes ont été tuées et plus de 2 000 ont été blessées depuis le début de l’attaque de la coalition. Un chiffre largement sous-estimé. Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a fait savoir qu’il travaillait à un plan d’urgence afin d’accueillir jusqu’à 30 000 nouveaux réfugiés à Djibouti au cours des six prochains mois et jusqu’à 100 000 sur le territoire somalien.
Ce soir, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius atterrira à Riyad afin d’assurer la monarchie arabe et le président yéménite Hadi de son soutien. Un appui que le Parlement pakistanais a refusé malgré l’insistance du pouvoir saoudien, qui souhaitait qu’Islamabad envoie des troupes et des avions pour renforcer les rangs de la coalition.
Les raids aériens ont frappé depuis ce matin des positions tenues par les insurgés houthistes et leurs alliés, des soldats fidèles à l’ex-président Saleh, dans la capitale Sanaa et son académie militaire. Des frappes ont également eu lieu à Aden, toujours tenue par les comités populaires (des miliciens partisans du président réfugié à Ryad) et dans les provinces d’Amran (nord), d’Al Hudaydah (ouest), de Shabwah (centre) et Saada (région frontalière avec l’Arabie saoudite), dont sont originaires les rebelles chiites.
Une flotte de guerre transportant des fantassins de la coalition s’est rassemblée au large de la ville d’Ataq (dans la province de Chabwa, fief d’Al-Qaïda) où des Houthis et des soldats fidèles à l’ancien président Ali Abdallah Saleh ont pris position.