En plein pic de tensions dans le golfe Persique, où les États-Unis ont dépêché des soldats supplémentaires, Téhéran a abattu un drone espion américain qui aurait violé son espace aérien, expliquant avoir ainsi envoyé « un message clair ».
L’Iran a annoncé le 20 juin avoir abattu un drone espion américain qui avait violé son espace aérien. Il s’agirait d’un appareil du modèle Global Hawk (du fabricant américain Northrop Grumman), abattu au dessus de la province côtière d’Hormozgan, dans le sud de l’Iran, selon un communiqué des Gardiens de la Révolution, branche de l’armée chargée de protéger le système de la République islamique d’Iran. La province d’Hormozgan borde le détroit d’Ormuz, point de passage stratégique pour l’approvisionnement mondial de pétrole.
Par la suite, le président américain Donald Trump a tweeté : « L’Iran a fait une énorme erreur ! » Ce même jour, le chef d’État russe Vladimir Poutine a exprimé ses craintes quant à un potentiel recours de la force des États-Unis contre l’Iran.
Téhéran met en garde
L’appareil a été touché par un missile de la force aérospatiale des Gardiens de la révolution, au large de la côte face au mont Mobarak, après « avoir violé l’espace aérien iranien », selon la même source. Le Pentagone a confirmé l’incident, mais a ajouté : « Les informations iraniennes selon lesquelles l’engin aérien survolait l’Iran sont fausses. »
« C’est un message clair, net et précis : les défenseurs des frontières [...] ripostent à toutes les agressions étrangères et notre réaction est, et sera, catégorique et absolue », a déclaré le général de division Hossein Salami, commandant en chef des Gardiens de la révolution, cité par l’agence de presse iranienne Tasnim.
« Les frontières représentent notre ligne rouge. Nous déclarons que nous ne cherchons pas la guerre mais nous sommes prêts à répondre à toute déclaration de guerre », a-t-il affirmé.
L’incident survient dans un contexte de tensions exacerbées entre Téhéran et Washington. L’armée américaine a intensifié le 19 juin ses accusations contre l’Iran, qu’elle tient responsable de l’attaque des deux tankers (l’un japonais, l’autre norvégien) touchés par des explosions le 13 juin en mer d’Oman.
Téhéran a nié toute implication dans ces attaques, laissant plutôt entendre qu’il pourrait s’agir d’un coup monté des États-Unis pour justifier le recours à la force contre la République islamique. Les attaques des pétroliers ont eu lieu le jour où le Premier ministre japonais Shinzo Abe rencontrait les autorités iraniennes pour évoquer une potentielle désescalade des tensions avec Washington.
En dépit des affirmations répétées de responsables américains et iraniens selon lesquelles leur pays respectif ne cherche pas la guerre, l’escalade récente des tensions dans le Golfe fait craindre qu’une étincelle ne mette le feu au poudre.