Après le billet scandaleux d’Oettinger, les mauvaises nouvelles continuent d’arriver sur le front de la neutralité du Net. Ce principe, fortement défendu par les parlementaires européens le 3 avril dernier, est gravement mis en péril par un agrément actuellement discuté au sein du Conseil de l’Union européenne. Les gouvernements sont prêts à céder aux demandes des grands opérateurs Telecoms en créant des « voies rapides » dont l’accès sera vendu aux services en ligne dominants tels que YouTube ou Netflix. Cette évolution inacceptable doit être dénoncée par les citoyens européens et leurs représentants au Parlement européen !
Un document fuité [1] (note et addendum), présenté par la présidence italienne le 14 novembre dernier, révèle le mauvais tournant que les États membres de l’UE sont en train de prendre sur la neutralité du Net pendant les négociations concernant le règlement européen sur le marché unique des télécommunications. En avril dernier, le Parlement européen a adopté en première lecture une version du texte qui inclut une forte protection de la neutralité du Net, conçue pour protéger les communications en ligne des citoyens européens contre toute discrimination. Aujourd’hui, les gouvernements européens sont en train de démanteler ce texte totalement.
La proposition de la présidence italienne suggère, entre autres, la suppression des définitions de la « neutralité du Net » et des « services spécialisés », ce qui efface toutes les protections que le texte du Parlement européen avait élevées pour structurer un Internet ouvert contre les stratégies commerciales nocives des plus grandes entreprises de l’Internet.