Un kamikaze s’est fait exploser dans une mosquée alors que 150 fidèles étaient rassemblés pour la prière. Le groupe État islamique s’attribue l’attentat, ce qui serait une première en Arabie saoudite.
Un kamikaze s’est fait exploser dans une mosquée chiite de l’est de l’Arabie saoudite au cours de la grande prière du vendredi. Cet attentat-suicide, qui a fait une vingtaine de morts, a été revendiqué par le groupe État islamique sur Twitter.
Selon des témoins, l’explosion a retenti dans la mosquée de l’Imam Ali, dans le village d’Al Kadih, alors que 150 fidèles étaient rassemblés pour la prière. Un responsable de l’hôpital local a fait état d’une vingtaine de morts et d’une cinquantaine de blessés, dont certains dans un état critique. La chaîne télévisée Al Arabiya avait auparavant avancé un bilan de six morts, citant un journaliste sur place.
Il a été établi qu’un individu a fait détoner une bombe qu’il portait sous ses vêtements pendant la prière du vendredi, a déclaré le porte-parole du ministère saoudien de l’Intérieur. L’attentat, le premier à viser la communauté chiite en Arabie saoudite depuis une attaque qui avait huit morts en novembre dernier.
Enquête ouverte
Le mufti d’Arabie saoudite, plus haut dignitaire de l’establishment religieux sunnite, cheikh Abdel Aziz ben Abdallah Al-Cheikh, est intervenu en direct sur la télévision publique El-Ekhbariya pour dénoncer l’attentat. « C’est un acte criminel destiné à creuser un fossé entre les fils de la nation […] et à propager les troubles dans notre pays ».
Des sites d’information de l’est de l’Arabie saoudite ont publié des photos de corps de victimes baignant dans leur sang. Le porte-parole du ministère de l’Intérieur, cité par l’agence officielle SPA, a ajouté qu’une enquête avait été ouverte après l’explosion et promis de donner ultérieurement plus de détails.
Selon un militant chiite, l’hôpital de Qatif a lancé des appels à des dons de sang. L’établissement a également rappelé des membres du personnel qui étaient de repos, laissant supposer un nombre plus important de morts et de blessés.
La localité d’Al Kadih est située au nord de la ville de Qatif, au coeur de la Province Orientale où se concentre la minorité chiite. Les autorités saoudiennes ont multiplié ces derniers mois les arrestations parmi des extrémistes sunnites soupçonnés de planifier des attaques pour attiser les tensions confessionnelles dans le pays.
Condamnations à diverses connotations
« Nous déplorons les pertes de vies humaines, nous condamnons cette violence », a déclaré Josh Earnest, porte-parole du président Barack Obama, évoquant un « acte tragique ». « L’attribution, la détermination de qui est responsable, est un processus qui est toujours en cours », a-t-il précisé.
Dans un communiqué mis en ligne sur des sites islamistes, le groupe EI a affirmé que « les soldats du califat dans la province de Najd (Arabie saoudite, ndlr) » étaient responsables de l’attaque.
La porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Marzieh Afkham, a elle « vigoureusement condamné » l’attentat et a demandé que « les responsables soient identifiés et punis ». Au Liban, le Hezbollah a lui aussi condamné cet attentat, dont il tient les autorités saoudiennes responsables.