L’Arabie saoudite réclame que le Pakistan lui retourne une faveur en lui procurant des armes nucléaires pakistanaises prêtes à l’emploi, écrit le Sunday Times qui tient cette information de sources auprès du ministère américain de la Défense. Il semble que le royaume saoudien soit sur le point d’engager une course nucléaire avec son ennemi juré l’Iran.
Selon la même source, rien ne prouve que ce transfert d’armes nucléaires ait déjà eu lieu, mais selon un officiel de la défense à Washington, « Les Saoudiens ne parlent pas à la légère et ils feront ce qu’ils ont dit ». « Un accord de long terme a été conclu avec les Pakistanais, et la Maison des Saoud a maintenant pris la décision stratégique d’aller de l’avant ».
Les Saoudiens se méfient de la façon dont l’Occident et l’Iran se sont rapprochés concernant le programme nucléaire de la République islamique. Les Saoudiens sunnites et l’Iran chiite sont des ennemis jurés de longue date.
L’Arabie Saoudite n’a pas d’armes nucléaires, mais elle aurait financé 60% du programme nucléaire pakistanais en échange de la possibilité de se procurer des ogives nucléaires à court terme pour elle-même, avait affirmé le journal The Guardian en 2010. Les deux pays entretiennent d’excellentes relations. Ces dernières années, l’Arabie saoudite a livré des milliards de dollars de pétrole bon marché au Pakistan. En retour, les Pakistanais ont officieusement accepté de vendre du matériel nucléaire au royaume, et notamment ses missiles mobiles balistiques Shaheen, qu’il est possible d’armer avec des têtes nucléaires.
En 2012, un responsable saoudien avait déjà fait allusion à un possible programme nucléaire de son pays : « La politique deviendrait totalement inacceptable si l’Iran était doté de la capacité nucléaire, et non notre royaume ». En outre, le mois dernier, le Prince Turki bin Faisal, qui a dirigé les services secrets saoudiens et qui a été ambassadeur au Royaume Uni et aux États-Unis, a déclaré sans ambages : « Quoi que les Iraniens aient, nous l’auront aussi ».
L’Amérique et l’Europe sont particulièrement préoccupées par l’escalade d’une course au nucléaire, qui pourrait encourager d’autres États sunnites comme les Saoudiens - la Turquie, ou l’Égypte, par exemple – à se procurer des armes nucléaires.
Le Pakistan disposerait d’un stock de 80 à 120 têtes nucléaires destinées à faire contrepoids à l’arsenal indien.