Les Équatoriens élisent dimanche [19 février 2017] le successeur du président socialiste Rafael Correa qui, après dix ans au pouvoir, ne se représente pas et va quitter un pays modernisé, mais en proie à la crise économique et à des scandales de corruption.
En l’absence du charismatique mais polémique Correa, le scrutin s’annonce le plus serré de l’histoire récente de ce pays andin, producteur de pétrole, dont l’économie dollarisée est affectée par la chute du brut et la hausse du billet vert.
La crise a généré un profond mécontentement des classes moyennes, lasses aussi de la confrontation du président sortant avec les milieux d’affaires, les indigènes, les défenseurs de l’environnement ou les médias.
Les Équatoriens vont devoir décider de poursuivre la « Révolution citoyenne » de Correa, jusqu’alors considéré comme héritier du leadership latino-américain du Vénézuélien Hugo Chavez, ou de prendre un virage conservateur, à l’image de l’Argentine, du Brésil et du Pérou.
L’issue devrait se jouer entre le favori des sondages, l’ex vice-président Lenin Moreno, candidat d’Alliance Pays (AP, au pouvoir), et l’ancien banquier Guillermo Lasso, principal leader de la droite sous l’étiquette du mouvement Créant des opportunités (Creo - « Je crois »).
« Le peuple équatorien (...) est décidé à continuer avec un processus qui ne sera pas stoppé », a toutefois assuré à l’AFP Lenin Moreno, 64 ans, qui a clôturé sa campagne jeudi à Guayaquil (sud-ouest), capitale économique du pays.
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M. Lasso s’est par ailleurs dit prêt, s’il est élu, à retirer l’asile à Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks réfugié à l’ambassade équatorienne à Londres depuis 2012.
« Dans le cadre des droits humains et du droit international, nous ferons en sorte que M. Assange quitte l’ambassade (...) dans un délai de 30 jours après le début de notre gouvernement », a-t-il affirmé à l’AFP.
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Selon M. Correa, qui a utilisé la manne pétrolière pour redistribuer les richesses et moderniser les infrastructures, « ce qui est en jeu : ce sont deux visions de la société, deux visions du développement, deux visions de l’État ».