C’est ce qu’a annoncé l’entourage du Premier ministre Manuel Valls en visite au Caire. La vente à la Russie avait été annulée par Paris à cause de la crise ukrainienne.
Le président français François Hollande avait annoncé le 23 septembre qu’il s’était mis d’accord sur cette vente avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Pour un montant d’environ 950 millions d’euros, avait-on alors précisé au sein du gouvernement français. Le groupe français d’industries de défense « DCNS vient de signer avec la marine égyptienne le contrat de vente des deux bâtiments Mistral en présence de MM. Sissi et Valls », a annoncé un membre de l’entourage du Premier ministre français après son entrevue avec le président égyptien. M. Valls a entamé samedi en Égypte une tournée de quatre jours au Moyen-Orient, qui le conduira aussi en Jordanie et en Arabie saoudite et sera dominée par les échanges bilatéraux et les conflits régionaux.
Ce nouveau contrat illustre le spectaculaire rapprochement de Paris depuis moins d’un an avec le régime de M. Sissi, l’ex-chef de l’armée qui a destitué en 2013 le président islamiste élu Mohamed Morsi et réprime depuis, de manière implacable, ses partisans mais aussi toute forme d’opposition. M. Hollande avait alors invoqué le rôle essentiel, selon lui, de l’Égypte dans la lutte contre le terrorisme, notamment contre l’organisation djihadiste État islamique (EI) dont la branche locale multiplie les attentats meurtriers en Égypte depuis 2013.
La France a d’ailleurs déjà signé avec l’Égypte de très gros contrats de vente d’armements. Le Caire a acheté en février 24 avions de combat Rafale, une frégate multimissions FREMM et des missiles, pour un total estimé à 5,2 milliards d’euros avec équipements et formation. Dans l’entourage de M. Valls, on insistait samedi sur le "contexte porteur" des relations franco-égyptiennes, sur le plan tant politique que commercial. Les deux Mistral, des bâtiments de projection et de commandement (BPC) ultra-sophistiqués, seront livrés début mars à l’Égypte et quatre mois de formation en France d’environ 400 marins égyptiens sont prévus dans le contrat, a-t-on indiqué au ministère français de la Défense en septembre.