Six jours après l’attentat de Nice, l’Assemblée nationale a donné son feu vert à l’article prolongeant l’état d’urgence pour six mois en France, dans un climat politique envenimé par des accusations de l’opposition de laxisme dans la lutte antiterroriste.
Comme le réclamait une partie de la droite, les députés ont porté dans la nuit de mardi à mercredi la prolongation de l’état d’urgence à six mois, jusqu’à fin janvier 2017, ce à quoi le président François Hollande s’était dit ouvert.
Le gouvernement avait prévu à l’origine cette prolongation, présentée comme une « réponse puissante » au terrorisme par le Premier ministre Manuel Valls, pour une durée de trois mois. Celui-ci a averti que la France devait s’attendre à d’« autres attentats » et d’« autres innocents tués », dans une allocution mardi soir devant les députés.
Ce débat (comme celui qui doit se dérouler mercredi devant les sénateurs) était électrique, tant l’opposition de droite ne cesse depuis le carnage du 14 juillet à Nice de critiquer l’exécutif socialiste. Elle a réclamé lundi soir une commission d’enquête parlementaire sur la tragédie niçoise.
Le parti Les Républicains de l’ex-président Nicolas Sarkozy était favorable à la prolongation de l’état d’urgence mais avait posé ses conditions : au moins six mois de plus et un durcissement des mesures coercitives prévues dans ce cadre.
Le projet de loi prévoit de rétablir la possibilité de perquisitions administratives à toute heure du jour ou de la nuit sans l’aval d’un juge, ainsi que celle d’exploiter les données des ordinateurs et téléphones saisis.
Pas de « législation d’exception » pour Valls
L’affrontement pourrait se focaliser sur les exigences de la droite d’un arsenal encore plus répressif, avec notamment des centres de rétention à titre préventif pour les personnes soupçonnées de radicalisation islamiste.
Le Sénat, à majorité de droite et où le débat aura lieu mercredi, jouera les prolongations s’il adopte un texte différent de celui de l’Assemblée.
M. Valls a rejeté mardi toute idée d’instaurer une « législation d’exception », plaidant pour que la France reste un État de droit.
L’intervention de Marion Maréchal-Le Pen sur l’état d’urgence :