Une première étape est franchie, après des semaines de débats enflammés. Le très controversé projet de loi constitutionnelle de protection de la Nation, qui vise à inscrire l’état d’urgence et la mesure de déchéance de nationalité dans la loi fondamentale, a été adopté à l’Assemblée nationale ce mercredi, par 317 voix, contre 199 et 51 abstentions.
Ce projet divise à gauche, comme à droite, et de nombreux députés n’ont pas hésité pas à s’émanciper des consignes de leurs états-majors.
Quelques heures avant le scrutin, lors du Conseil des ministres, François Hollande avait battu le rappel des troupes, appelant l’Assemblée nationale à voter la réforme constitutionnelle, soulignant qu’elle était destinée à « protéger » les Français et à « assurer le rassemblement et l’unité nationale ». Le président de la République avait, en outre, rappelé qu’il avait pris l’engagement de cette réforme devant le parlement réuni en Congrès à Versailles après les attentats du 13 novembre.
Il a été entendu. Mais le vote favorable de ce mercredi ne marque pas la fin de l’épreuve pour autant. Pour que sa réforme passe, il faut encore que le Sénat et l’Assemblée l’avalisent en termes identiques. Le texte devra ensuite être voté par la majorité des trois cinquièmes des parlementaires réunis en Congrès. Pas gagné...