La stratégie de la corde raide de l’Arabie saoudite et les politiques d’interventions lourdes au Moyen-Orient hantent-elles à nouveau le royaume du désert ?
Après des décennies pendant lesquelles elle a joué le rôle d’intermédiaire entre les États étrangers en s’établissant comme pouvoir régional, la politique de l’Arabie saoudite d’ingérence dans les affaires des pays voisins et le soutien à la terreur semblent avoir exacerbé les problèmes du pays et pourraient menacer de le plonger dans le chaos. Le mécontentement croissant devant les tentatives d’instauration de l’austérité, les problèmes économiques liés au prix fluctuant du pétrole et les signes du désaccord royal historique au sujet du successeur du roi Salman bin Abdulaziz Al Saud signifient que les aventures saoudiennes à l’étranger préparent une tempête parfaite pour un conflit civil qui pourrait conduire à une nouvelle instabilité au Moyen-Orient. La perturbation survient alors que d’autres États comme l’Iran et la Turquie se positionnent comme des concurrents potentiels pour le leadership de facto du monde arabe.
L’Arabie saoudite connaît des signes croissants d’instabilité
L’Arabie saoudite a connu un certain nombre de problèmes qui contribuent à sa déstabilisation interne. En avril 2017, Bloomberg a signalé que le roi Salman était obligé de rétablir les primes et les indemnités pour les employés de l’État, en revenant sur les tentatives de réforme des généreux programmes d’austérité de l’Arabie saoudite. Le gouvernement saoudien a insisté sur le fait que la décision était due aux « revenus supérieurs aux prévisions » malgré le fait que les observateurs notaient en mars que les réserves en devises étrangères de l’Arabie saoudite plongeaient alors qu’un tiers des États du Conseil de coopération du Golfe comprenant les Émirats arabes unis, Bahreïn, L’Arabie saoudite, Oman, le Qatar et le Koweït ont vu leurs cotes de crédit réduites et sont de plus en plus en désaccord sur une politique étrangère commune vis-à-vis de l’Iran.
Les problèmes financiers croissants du royaume s’expliquent en partie par la baisse du prix du pétrole. En janvier 2016, The Independent a noté que la baisse du prix du pétrole compromettrait les programmes de dépenses de l’Arabie saoudite et qu’un tiers des jeunes de 15 à 24 ans dans le pays ne travaillait pas. Le Journal of Petroleum Science and Engineering estime que l’Arabie saoudite connaîtra un pic dans sa production de pétrole d’ici 2028, mais cela peut être une sous-estimation incroyable. The Middle East Eye a cité des experts américains affirmant que les exportations nettes de pétrole de l’Arabie saoudite ont commencé à diminuer en 2006, continuant de baisser chaque année de 1,4 % par année de 2005 à 2015. Citigroup a estimé que le Royaume pourrait manquer de pétrole à exporter d’ici 2030. La fin de la vache à lait du Royaume est susceptible de causer des problèmes dans une nation que The Atlantic a accusé de se gérer comme une « entreprise criminelle sophistiquée ».