L’association des banques privées allemandes a pris le contrôle de la Düsseldorfer Hypothekenbank. L’établissement était menacé par les conséquences de la suspension de paiement de la banque nationalisée autrichienne Heta.
Les conséquences de la décision de l’État fédéral autrichien de cesser de renflouer Heta, la « bad bank » issue de la banque nationalisée Hypo Alpe Adria (HAA), le 1er mars, commencent à se faire sentir à l’étranger.
En Allemagne, particulièrement, où, ce week-end, l’Association des banques privées (BdB) a décidé de prendre le contrôle, via son fonds de sécurité des dépôts (Einlagensicherungsfonds), de la banque Düsseldorfer Hypotherkenbank, connue sous le nom de Düsselhyp.
Petite banque si fragile...
Düsselhyp est une petite banque, son total de bilan s’élevait fin 2013 à un peu moins de 12 milliards d’euros. Elle est spécialisée dans l’émission d’obligations sécurisées, les fameuses Pfandbriefe, qui sont des titres de dettes adossées à un ensemble de garanties, notamment des garanties de collectivités locales et des biens immobiliers. Dans ce cadre, Düsselhyp avait pris une exposition notable à la banque autrichienne Hypo Alpe Adria qui, rappelons-le, s’était développée grâce aux garanties du Land autrichien de Carinthie.
Fin 2013, Düsselhyp avait ainsi dans son bilan 348 millions d’euros de titres Heta (l’établissement qui a succédé à HAA en 2014). Selon le quotidien viennois Wiener Zeitung, l’engagement de la banque de Düsseldorf ne serait plus désormais que de 280 millions d’euros. La somme peut paraître faible, mais Düsselhyp est une banque très fragile, sauvée déjà de justesse de la faillite en 2008 par la BdB. Ses fonds propres n’étaient en juin 2014 que de 233 millions d’euros.
Autrement dit, un effacement total des créances sur Heta placerait la banque en situation de faillite. Dès jeudi, l’agence de notation Fitch mettait en garde : « L’effondrement de la banque est inévitable »...