Je n’ai pas pour habitude de commenter une décision de justice, encore moins de jouer les victimes éplorées. Je sais par expérience que la politique est un combat âpre, où tous les coups sont permis et certains plus que d’autres, quand l’adversaire appartient au Front National.
Je ne peux cependant passer sous silence la stupéfiante décision rendue par le tribunal correctionnel d’Angoulême : la relaxe de deux rappeurs [photo ci-dessus] poursuivis par le Parquet, qui demandaient dans une chanson à voir ma tête « découpée, rangée dans un sac ».
Cet appel au meurtre a laissé de marbre les juges de cette juridiction et n’a pas suscité la moindre émotion au sein de la classe politique. J’en déduis que l’on peut aujourd’hui tout se permettre contre le Front National. Mais est-ce vraiment surprenant ?
Je ne compte plus ces décisions de justice qui ont banalisé cette apologie de la haine. Qu’on se souvienne : Nicolas Bedos me traitant de « salope fascisante ». Relaxé ! Ruquier me comparant à un étron fumant. Relaxé !
Tout est donc permis, même quand un conseiller municipal Front de gauche me traite de « truie » et appelle à me « briser les os », ou quand Christian Estrosi, qualifie le Front National d’« ennemi à abattre » en 2017.
Dans quelle démocratie digne de ce nom, l’insulte, la stigmatisation violente revendiquée par un Premier ministre et l’incitation au crime barbare contre le chef de l’opposition et la dirigeante du premier parti de France, seraient autorisées ?
Dans quelle République digne de ce nom, des députés de gauche accueillent avec rires et sarcasmes les menaces de l’État islamique contre le Front National et ses militants ?
On ne peut être que scandalisé par l’insoutenable légèreté dont font preuve ceux qui légitiment de tels comportements au nom de la liberté d’expression.
Cette liberté d’expression à laquelle je suis farouchement attachée, ne permet pas et n’autorise pas la liberté de diffamer, d’injurier, de violenter et d’en appeler à l’assassinat.
Je le redis ici avec force, tout ne peut pas être permis contre un parti républicain, ses dirigeants, ses adhérents et les millions de Français qui sont des électeurs tout autant respectables que les autres.
Je continuerai comme je l’ai toujours fait à défendre l’honneur de notre mouvement et de ses électeurs, à dénoncer cette banalisation de la violence verbale que rien ne saurait justifier et à refuser d’accepter l’inacceptable sous couvert d’une liberté d’expression à géométrie variable.
Sur l’affaire des rappeurs, voir aussi : « Angoulême : stage de citoyenneté pour deux rappeurs insultant la police » (valeursactuelles.com)