Remis en avant par le clan sarkozyste qui cherche à remplacer François Fillon, Alain Juppé a officiellement renoncé à se présenter à l’élection présidentielle à la place du vainqueur de la primaire de la droite. Mais la pression ne faiblit pas sur le représentant des Républicains.
Alain Juppé a déclaré qu’il ne remplacerait pas François Fillon à l’élection présidentielle française si ce dernier retirait sa candidature.
« Je confirme une bonne fois pour toutes que je ne serai pas candidat à la présidentielle », a déclaré Alain Juppé ce lundi matin lors d’un point presse à Bordeaux.
Alain Juppé ne sera pas candidat à l'élection présidentielle : la déclaration du maire de Bordeaux en intégralité #Presidentielle2017 pic.twitter.com/zsn34MgcYd
— LCP (@LCP) 6 mars 2017
« Je ne suis pas en mesure de réaliser le nécessaire rassemblement et j’entends par ailleurs l’appel à un renouvellement des personnalités politiques que je l’incarne pas. L’exigence de moralité est également importante, je ne l’incarne pas non plus, même si la justice qui m’a condamné a reconnu qu’il n’y avait pas eu d’enrichissement personnel. Je ne livrerai pas ma quiétude personnelle et celle de ma famille en pâture aux démolisseurs de réputation. »
« Jamais sous la 5e République, une élection ne s’est présentée dans des conditions aussi confuses »
« Les Français veulent un renouvellement. Je ne l’incarne pas (…). Je le répète, pour moi il est trop tard, mais il n’est pas trop tard pour la France, il n’est jamais trop tard pour la France. (…). Le pays traverse une crise de confiance mais a aussi une capacité de rebond. »
Fustigeant « l’obstination » de François Fillon mais également l’« immaturité politique » d’Emmanuel Macron, le maire de Bordeaux essuie désormais les critiques de ceux qui lui reprochent de renier son « héritage gaulliste » et de laisser Les Républicains dans « une impasse ».
Quelques heures auparavant, Nicolas Sarkozy avait proposé à François Fillon et Alain Juppé de se rencontrer « pour trouver une voie de sortie digne et crédible à une situation qui ne peut plus durer » et qui « fera le lit de l’extrême droite ».
Cette rencontre tripartite aura vraisemblablement lieu demain dans les locaux de l’ancien président de la République, rue de Miromesnil.
En attendant, les sarkozystes poussent Fillon à se choisir un successeur. Laurent Wauquiez, Eric Woerth, Luc Chatel, Brice Hortefeux, Christian Estrosi, François Baroin, Christian Jacob ont dit qu’ils soutenaient la ligne défendue par François Fillon, mais lui demandent d’organiser lui-même la sortie de crise en se choisissant un successeur. Un autre sarkozyste, le député Georges Fenech a lui proposé officiellement la candidature de François Baroin.
Retrouvez mon communiqué de presse pour un sursaut républicain cc.@afpfr @francoisbaroin pic.twitter.com/FlMhaHtg3c
— Georges FENECH (@GeorgesFENECH) 6 mars 2017
L’hypocrisie de nombreux frondeurs est flagrante quant à leur volonté de faire plier Fillon, manifestement trop insoumis aux injonctions sarkozystes :
« C’est à François Fillon de décider et à lui seul. Une dernière fois, nous voulons lui poser la question : veut-il se maintenir ? Il peut très bien désigner quelqu’un d’autre. »
Mais Fillon a clairement répondu à la question dimanche soir sur le plateau de France 2, il ne lâchera pas.
« C’est exact. Mais on doit tout faire pour montrer à nos électeurs qu’on aura essayé. Et si François Fillon décide qu’il est le seul candidat et qu’il fera campagne, ça va de soi que ça ne peut être fait sans union et rassemblement. Mais les conditions de l’union de la droite et du centre ne sont pas là. Il faut aujourd’hui faire revenir l’UDI dans la campagne. C’est à Fillon de proposer une sortie de crise ».
Trois hypothèses complémentaires se dessinent alors :
Fillon est considéré comme un cheval perdant
Fillon est considéré comme dangereux pour l’oligarchie tant qu’il ne se rallie pas pleinement à la ligne sarkozyste
Fillon est considéré comme dangereux pour Emmanuel Macron, l’autre candidat des réseaux néoconservateurs en France
Quelle que soit la « sortie de crise » adoptée, cette situation politicienne frôle le surréalisme, et gageons que nous devons cela – comme toujours en matière de brutalité et de chaos – aux réseaux atlanto-sionistes paniqués.