Tout le monde a vu les images de Julia, transgenre – au siècle dernier on disait travesti, ou travelo – qui a été insulté et frappé (on devrait mettre le féminin car il semble pencher de ce côté) en sortant du métro République en pleine manif anti-Bouteflika le 31 mars 2019. Le mauvais endroit au mauvais moment... Ceux qui n’ont pas vu les images peuvent les voir ici :
Nouveau bug interne dans l’idéologie mondialiste
Alors que les manifestations des Français d’origine algérienne ou des Algériens en France étaient bon enfant, voilà que l’agression de Julia vient tout gâcher. Une partie de la presse s’est empressée de dénoncer le manque de tolérance des Maghrébins et en a profité pour dénoncer l’incompatibilité de l’islam avec la République.
.@jeannettebougra : "Pour moi, de telles agressions sont un motif suffisant pour refuser tout accès à la nationalité française et justifient une expulsion du territoire national. Aucun compromis ne devrait être accepté sur nos principes."#Julia https://t.co/W98jbQaY68
— Alexandre Devecchio (@AlexDevecchio) 4 avril 2019
Sauf que Julia n’est pas la République et que les transsexuels ont toujours été mis à l’écart de la société dans toutes les sociétés. Ne sachant si on a affaire à un homme ou à une femme, cette crise d’identité permanente met les autres mal à l’aise. Ce qui n’est pas une raison pour taper dessus, bien sûr. On peut analyser sereinement le phénomène, ou le micro-phénomène « transgenre ».
Victime d'une agression transphobe, Julia témoigne : "l'humiliation, c'est quotidien" pic.twitter.com/I0tZ0Ws5EB
— BFM Paris (@BFMParis) 3 avril 2019
Passé l’agression, Julia a étonné tout le monde en défendant à moitié ses agresseurs. Écoutons-le :
#transphobie
"J'ai vu des messages de haine et de racisme, qui accusent une certaine communauté de m'avoir agressée. Les gens qui m'ont agressée sont des ignorants, mais cela rien à voir avec leur religion, leur origine"
➡️ Julia, femme transgenre de 31 ans #BourdinDirect pic.twitter.com/2XpQqfveKm— RMC (@RMCinfo) 3 avril 2019
Julia, malgré ses blessures, reste incroyablement tolérant envers ses bourreaux, ce qui est une belle leçon d’humanisme.
Victime d'une agression transphobe à Paris, Julia dénonce les LGBTphobies et appelle à plus d'ouverture d'esprit pic.twitter.com/PZJ563kRSN
— TÊTU (@TETUmag) 5 avril 2019
Il a porté partout le message antiraciste qu’on lui a appris, et qu’il a ressenti assez violemment pourtant :
Julia, femme transgenre agressée dimanche à Paris : « Je ne veux pas que cette agression soit associée à une communauté. J’étais face à des hommes intolérants. Le fait qu’ils soient algériens n’a rien à voir avec cela. » #HDPros
Le direct ➡️ https://t.co/3NhWuS7be9 pic.twitter.com/keNiPXZxP5— CNEWS (@CNEWS) 3 avril 2019
Des petites voix se sont élevées pour relever la contradiction dans le discours de Julia :
Aurait-elle fait preuve de tant de mansuétude si l'agression avait été commise par des catholiques en loden ? https://t.co/VvUhap3l9x
— Eugénie Bastié (@EugenieBastie) 3 avril 2019
Hélas, toute cette tolérance n’a pas suffi à calmer la partie adverse, qui vient de récidiver.
« En se battant, on pourra peut-être faire avancer les choses », déclare Julia lors de la manif anti-transphobie. Mais justement, il ne s’est pas battu, il a été battu. Et les insultes se poursuivent, même pendant le rassemblement. Nous ne sommes pas certains que les « ouh » et les « shame » (en anglais pour honte) soient suffisants pour endiguer la vaguelette transphobe, mais ça a l’air d’être le choix victimaire de cette partie de la communauté LGBT.
La théorie de la pride, c’est-à-dire de la fierté affichée, peut produire des effets pervers sur les personnes non compatibles. On ne dit pas qu’il faut que les transgenres se cachent, mais cette forme de sexualité devrait être confinée dans l’alcôve plutôt qu’exhibée comme un étendard (arc-en-ciel) dans la rue, où tout peut se passer. Les humains ne sont pas également tolérants.
S’il reste à faire ou à refaire l’éducation des racailles, qui s’en prennent souvent à de plus faibles qu’eux (on évite les mecs sportifs de 100 kilos), il faut aussi faire comprendre aux porteurs de sexualités différentes qui se posent en victimes professionnelles de tolérer les autres, et leur nature différente. Les hétérosexuels ne sont pas tous des monstres mais ne veulent pas non plus qu’on juge leur « normalité » avec mépris, voire dégoût.
En mettant dans le même sac tous les hommes, les féministes ultra se sont retrouvées sans protection face aux sexistes intolérants. Comment ensuite appeler les vrais hommes à l’aide quand on les a amalgamés aux pires d’entre eux ? En toute chose il faut de la raison : les hommes ne sont pas tous des salauds, les femmes ne sont pas toutes des victimes et les transsexuels ne sont pas tous des anges...
Signe des temps, Laurent Ruquier a consacré une partie de son émission 100% LGBT à Julia le 6 avril 2019. Il est vrai que la lutte sociétale des prétendus 15 000 transsexuels français (une statistique interne au lobby, à diviser par 10) vaut largement celle des 140 000 SDF ou des 9 millions de Français pauvres qui subissent de plein fouet la violence du libéralisme mondialiste de Macron.