Six soldats ukrainiens ont été tués dimanche lors d’une des journées les plus meurtrières de ces dernières semaines dans l’est séparatiste prorusse de l’Ukraine, où le cessez-le-feu entré en vigueur mi-février demeure très fragile.
Selon le porte-parole militaire ukrainien, Oleksandre Motouzianyk, deux soldats ont péri dans l’explosion d’une mine vers 07h55 GMT près de Chirokiné, à 10 km du port stratégique de Marioupol, dernière grande ville de la zone de conflit sous contrôle de Kiev.
« Trois militaires se trouvaient dans la voiture. Deux ont été tués et un autre se trouve dans un état grave, mais stable », a-t-il précisé.
Peu avant, la police ukrainienne avait déjà annoncé la mort de quatre soldats après un tir de missile antichars sur Chtchastia, ville sous contrôle des forces gouvernementales à environ 15 km du fief séparatiste de Lougansk.
Les autorités ukrainiennes ont ensuite précisé que ce tir rebelle avait atteint un pont miné de Chtchastia, provoquant l’explosion qui a causé la mort des soldats.
« Il s’agissait de nos propres mines. Ce sont des mines antichars que nos soldats avaient placées pour se protéger, mais le missile est tombé dessus et il y a eu une explosion », a précisé M. Motouzianyk.
Samedi déjà, la mort de trois soldats ukrainiens dans l’explosion d’une mine vers Avdiivka, ville sous contrôle des forces gouvernementales située près des ruines de l’aéroport de Donetsk, aux mains des rebelles depuis janvier, avait été annoncée par le porte-parole militaire ukrainien, Andriï Lyssenko.
Depuis le début du conflit, qui a fait plus de 6 000 morts en près d’un an, nombre de routes de campagnes, de champs et d’infrastructures stratégiques ont été minés dans l’Est afin de bloquer des accès et renforcer les défenses des deux belligérants.
En dépit de l’entrée en vigueur le 15 février d’une nouvelle trêve, après la signature entre Kiev et les rebelles des accords de Minsk 2 le 12 février, les accrochages restent quotidiens.
« Le cessez-le-feu demeure assez fragile », a souligné cette semaine l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Forces de maintien de la paix
Le président ukrainien Petro Porochenko a mis en garde samedi les rebelles contre toute velléité d’attaques.
« En dépit de la trêve, en dépit du fait que les forces armées ukrainiennes respectent strictement, selon mes ordres, le régime de cessez-le-feu, si celui-ci est violé, nous avons de quoi répondre à l’agresseur », a-t-il lancé, selon des images de la télévision ukrainienne.
Kiev et les Occidentaux accusent Moscou d’armer les rebelles prorusses et d’avoir déployé des troupes régulières dans l’est de l’Ukraine, ce que la Russie a toujours démenti.
Kiev a appelé à plusieurs reprises à l’envoi de forces de maintien de la paix en Ukraine, notamment afin de contrôler la frontière russo-ukrainienne, par laquelle Kiev et les Occidentaux accusent la Russie de faire passer des armes.
Samedi soir, le président Porochenko a affirmé que cette question devrait être prochainement abordée avec les pays membres du format dits « de Normandie » (France, Allemagne, Ukraine, Russie).
« Une réunion ou une conférence des ministres des Affaires étrangères des États membres du format de “Normandie” doit avoir bientôt lieu afin de discuter des questions liées au format, aux modalités, et au délai d’activité de forces de maintien de la paix », a-t-il dit lors d’une interview à la chaîne de télévision Kanal 5.
« J’espère que cela aboutira au lancement de discussions au sein des Nations unies », a-t-il ajouté.