Bienvenue dans la nouvelle rubrique de la Rédaction de combat. Pourquoi curé, d’abord ? Parce que nous avons une certaine morale, pour ne pas dire une morale certaine. Nous analyserons donc cette campagne avec la morale rigoureuse d’un curé, et le courage d’un guerrier grec, car il en faut pour prendre les coups qui vont avec les vérités que nous proférons. Mais nous ne sommes pas premièrement courageux : nous ne pouvons simplement pas nous empêcher de dire ce qui nous semble juste !
Le curé et le guerrier, c’est cette association qui permet à la fois d’avoir les pieds sur terre et l’esprit transcendant, ce mélange de morale et de force qui rend vivant. Le cornac sans l’éléphant n’est rien, rien qu’un esprit sans force, et l’éléphant sans le cornac n’est qu’une force sans esprit, un gros fou.
Ensemble, ils ont un projet, et la force de le mener à bien.
Assez parlé, nous sommes le vendredi 21 janvier 2022, et le trucage très probable de cette élection ingagnable par Macron ne doit pas détourner notre regard de l’évolution des gros reptiles dans le marécage politique français.
Premier reptile à se distinguer, Arnaud Montebourg, qui voulait tout déchirer à gauche, impulser un élan souverainiste post-socialiste, et puis badaboum, lors d’un déjeuner de presse... Les petites culottes ! En plein MeToo, ça fait désordre.
Cette anecdote dans @LEXPRESS d'un déjeuner de presse d'Arnaud Montebourg en novembre dernier... pic.twitter.com/cHhxFa2ELk
— Etienne Baldit (@EtienneBaldit) January 20, 2022
Nous, ça nous fait rire, et en même temps, réfléchir : parce que si Nono avait abattu ses cartes sans hypocrisie, c’est-à-dire son goût pour la petite culotte, il aurait été plus populaire dans l’opinion. À force de vouloir plaire, les hommes po finissent par se faire détester. Au contraire, ceux qui ont tout compris au film sont ceux qui osent déplaire, cliver, casser leur image, surprendre.
L’homme de la Remontada a finalement renoncé à un grand destin. C’était le 19 janvier, et c’était grandiloquent.
Chers toutes et tous, j'ai souhaité m'exprimer ce jour - et moi seul - devant les Français qui ont soutenu et encouragé ma candidature déclarée à Clamecy le 4 septembre dernier. Bien sincèrement à vous. pic.twitter.com/I6bmgawTxA
— ☰ Arnaud Montebourg (@montebourg) January 19, 2022
Après cette Démontada, passons à Zemmour, qui s’est fait antisémitiser (il faut bien inventer les mots qui manquent) par le lobby pour avoir remis en cause la doxa sur Vichy et les juifs.
Il a été jugé le jeudi 20 janvier 2022 en appel « pour contestation de crime contre l’humanité, après avoir soutenu, en octobre 2019, sur la chaîne CNews, que le maréchal Philippe Pétain avait “sauvé” les juifs français durant la Seconde Guerre mondiale », écrit Le Monde. Les guillemets à « sauvé » sont du Monde. La cour a refusé le renvoi du procès demandé par l’avocat du candidat, Me Pardo, qui a du coup quitté la salle. L’audience a donc commencé sans lui, mais la cour ne délivrera son jugement qu’après les deux tours de la présidentielle, histoire de ne pas interférer avec ce grand rendez-vous.
Pour mémoire, Zemmour avait été traité de « révisionniste » par BHL lors de leur débat, ce qui est la condamnation presque la plus grave dans la société française, juste derrière négationniste. Là, c’est la peine de mort. Sociale, en tout cas.
Comme on est des curés, d’une certaine façon, on ne peut pas passer sous silence la troisième info qui résume bien la morale politique française, et aussi ce qu’est devenue la politique française, et qu’elle n’aurait jamais dû devenir.
Figurez-vous que François Baroin, l’ancien ministre sous Villepin, Fillon et Sarkozy, est devenu le président de la branche française de la banque d’affaires Barclays ! Dit comme ça, ça a l’air d’être une reconversion sympa – et juteuse –, mais quand on sait que le gars a un gros carnet d’adresses public, qu’il est le fils d’un franc-mac de haut vol (son père est mort dans un accident d’avion opaque, mais lui-même n’est pas franc-mac, nous assure Jean-Philippe Hubsch, GM du Grand Orient), on a le même réflexe qu’Alexandre Jardin, qui pour une fois a l’indignation justifiée.
Mais où vivons-nous ? La presse trouve normal que nos hommes pol. vendent leurs relations - acquises grâce aux électeurs - à des banques étrangères. Barclay le revendique:il « dispose d'une connaissance de l'écosystème pol. et éco fr. inégalée » https://t.co/JINSmnSuyv #Politique
— Alexandre Jardin (@AlexandreJardin) January 20, 2022
Dans un court article de France Info, on apprend la chose suivante :
L’ancien responsable politique avait déjà un pied dans la banque d’affaires du groupe britannique. Il y exerçait depuis 2018 un rôle de conseiller.
Or, en 2018, Baroin est encore le président de l’association des maires de France, qu’il restera jusqu’en 2021. Même si c’est pas l’équivalent d’un ministère, ça fait désordre. Oui, mais le désordre, c’est à la fois la conséquence politique et l’objectif politique de ces gens-là, de cette engeance. Engeance c’est comme vengeance mais sans le « v ».
Voilà, voilà, c’est la France, enfin, leur France, pas la nôtre. La nôtre est plus belle, quand même. La nôtre ressemble à cette fille, dont on a trouvé par hasard la photo sur le Net. Elle ferait un buste nationale du tonnerre de Dieu !