Sacrés Français : alors que la 3e guerre mondiale bat son plein, ils n’ont d’yeux que pour leur petite présidentielle chérie ! Pendant que les Ukrainiens souffrent sous les bombes, que les mercenaires zélenskystes tirent des balles dans les jambes des prisonniers russes pour les immobiliser, l’électeur tricolore, assis confortablement dans son divan, bien calé devant toutes les chaînes d’infos, feuillette les programmes des 12 apôtres du démocratisme et compare les promesses de Gascon.
- Le prochain qui va vous faire les poches
est là-dedans
Il a le choix entre la révolution sociale (Poutou, Arthaud, Roussel, Jadot, Mélenchon) – prendre aux riches pour donner aux pauvres –, la révolution nationale (Marine, Zemmour, Lassalle, Dupont-Aignan) – rendre la France aux Français –, et rien du tout (Pécresse, Macron, Hidalgo). Il manque Cheminade, Asselineau et Philippot, écartés par le pouvoir profond. Le pluralisme des idées et des représentations, il repassera. Et toujours pas de candidat E&R, malgré notre influence réelle. Dame, qui nous empêche ?
Ce lundi 28 mars 2022, les 60 000 fans de Zemmour vibrent encore du discours du Trocadéro. Les 35 000 fous de Mélenchon sont toujours sous le choc des mots de leur Duce à Marseille. La foule parisienne a scandé « Macron assassin ». Pourtant, le Petit Dictateur n’a tué personne. Enfin, pas de ses propres mains.
Il n’en fallait pas plus pour que la presse macroniste hurle au scandale, à l’horreur, aux heures sombres. Le discours entier d’Éric est là :
« Mes chers amis, quelle joie, quel bonheur, quelle foule ! »
Pendant que Pécresse dévisse sa race, les cadres et députés LR dealent même plus en douce avec l’occupant : une centaine serait tentée par La République en marche. Le paysage politique français se redéfinit comme suit : 50 à 60 % de populistes, de droite et de gauche, pas encore unis, et un bloc bourgeois central incarné par Macron. Cette nouvelle partition ne peut finir qu’en conflit ouvert. Pour vaincre le bloc bourgeois, les populistes devront s’entendre, comme le PS et le PC se sont entendus en 1977 avec le Programme commun pour battre Giscard.
Finalement, rien ne change. Sauf que les « 2 Français sur 3 » espérés par Giscard pour asseoir la légitimité du bloc bourgeois, aujourd’hui, ils sont dans le camp d’en face. Les masses, au bout de 45 ans, ont compris qu’elles avaient été abusées. Disons que ça a mis un peu de temps à entrer dans les têtes. D’abord que la droite gaulliste était de moins en moins nationale, et que la gauche socialiste était de moins en moins sociale. Aujourd’hui, et le national et le social ont disparu du programme du Parti unique, ils ont été éjectés sur les côtés, dits les extrêmes, et c’est à cette reconstruction que doivent s’atteler les nouvelles forces populistes.
C’est le programme d’E&R, soit dit en passant. Mais chut, faut pas le dire, faut le penser.
Voici maintenant le concert de Méluche à Marseille, introduit par le député européen LFI Manuel Bompard :
« Quelle fierté, quel bonheur d’être avec vous aujourd’hui à Marseille ! »
Du côté de Marine, on s’est fait légèrement chahuter en Guadeloupe.
Marine Le Pen chahutée et bousculée en Guadeloupe
#franceinfo canal 27 pic.twitter.com/0u7HmtaAA4
— franceinfo plus (@franceinfoplus) March 27, 2022
Cette intrusion est compréhensible, pour l’une des militantes, Laurence Maquiaba, porte-parole d’Alliance nationale Guadeloupe (ANG). « Ça se justifie largement qu’elle ait peur, comme avant, de pointer en Guadeloupe. Elle n’a pas sa voix au chapitre. Elle n’est pas légitime à venir parler ici. Même si elle, elle a changé, son parti a changé ? Non ! Les gens qui sont avec elle ont changé ? Non ! » (France Info)
Marine a changé, son parti a changé, mais le Système se méfie encore d’elle : et si c’était une taqîya ? Justement, le torchon gratos 20 Minutes nous explique que le Président se méfie d’elle, qui part en outsider.
Malgré l’assurance apparente et des sondages très favorables, donnant toujours Emmanuel Macron à près de 30 % d’intentions de vote au premier tour, c’est un peu la soupe à la grimace en interne chez LREM. « On est trop discret. Il n’y a pas de récit collectif et beaucoup de gens pensent un peu trop à l’après, comme si c’était déjà gagné », critique un membre du gouvernement dans les colonnes du Parisien. Et si la tortue Jean-Luc Mélenchon, en embuscade pour accéder à un second tour où il est crédité de 40 % d’intentions de votes par le dernier rolling Ifop, progresse, c’est surtout l’hypothèse d’un duel avec Marine Le Pen qui est redouté par la macronie.
Passons sur la blague des IDV (intentions de vote) à 30 %, et écoutons Bruno Le Maire 2 (le 1 étant UMP, le 2 pro-LREM). Que nous dit Le Maire 2 ?
« Ne nous laissons pas abuser par madame Le Pen, elle est l’héritière du parti le plus radical et a toujours tenu des discours de haine. Elle se serait transformée en sympathique éleveuse de chats ? Mensonge ! », a cinglé Bruno Le Maire devant 300 sympathisants réunis à Louviers, dans l’Eure. « Ne laissez pas croire que nous serions les élites et elle le peuple ! », martèle le ministre de l’Économie, en énumérant les baisses d’impôts du quinquennat.
Ce gros nullard en économie et en géopolitique a fait un discours devant 300 personnes, à comparer aux 60 000 de Zemmour au Troca (100 000 selon lui) et aux 35 000 de Méluche à Marseille. Cela donne une idée des rapports de force populaires entre Macron et ses adversaires. Mais quand on a Dominion avec soi, tout est possible... Macron, le candidat de la Banque et de McKinsey, se méfie de la cote populaire de Marine, qui aurait retourné l’agressivité de Zemmour contre lui-même. La contre-attaque est venue du jeune Bardella, qui a lancé un appel aux électeurs de Zemmour au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI :
« Je lance aujourd’hui un appel aux électeurs d’Éric Zemmour : je leur dis, ne gaspillez pas votre voix, l’heure est trop grave. Il faut se résoudre au fait qu’il ne se qualifiera pas pour le second tour. »
C’était en réponse à l’appel du pied de Zemmour au Troca :
Eric Zemmour : « Oui, j’aurai besoin d’Eric Ciotti […] Oui, j’aurai besoin de François-Xavier Bellamy, de Laurent Wauquiez, de Nadine Morano, de Jordan Bardella. C’est l’idée que je me fais de l’union des droites » pic.twitter.com/I5seSZyUC8
— CNEWS (@CNEWS) March 27, 2022
Le même jour, Bardella était opposé au petit Attal sur TF1, qui diffuse un peu de politique, mais pas trop : la chaîne des familles ne veut pas cliver. Le soir du 10 avril, les téléspectateurs auront droit à un film fédérateur, Les Visiteurs, plutôt qu’à une soirée électorale barbante.
"On ne vit pas au pays de l'argent magique !"
Un @GabrielAttal percutant ce soir dans #AttalBardellaTF1 ! Comme toujours, le RN propose sans expliquer comment financer. Le 10 et le 24 avril, les Français feront le choix du bon sens : celui d'@EmmanuelMacron ! #Macron2022 pic.twitter.com/QRtmdW42La
— Guillain Gilliot (@GuillainGilliot) March 27, 2022
Bardella a mis un head Shot à Gabriel Attal sur #McKinsey C’était magistral !
— Queen of Gotham (@MllxSteffie) March 27, 2022
La vraie soirée électorale, elle aura lieu sur E&R, on peut vous le dire !
Bonus féministe : les questions politiques puissantes de Léa Salamé
"L'anniversaire d'Emmanuel Macron était il y a quelques semaines… J'ai moins le culte de la personnalité que la France insoumise et que le Front National."
Nos invités savent-ils tout de leurs candidats respectifs ? ⬇️ pic.twitter.com/jmoqrJ6h3K
— On Est En Direct (@OnEstEnDirectF2) March 26, 2022