C’est au cours d’une conférence donnée en 2011 avant sa tournée en Israël de 2012 que Johnny a confirmé qu’il a failli endosser l’uniforme de l’armée israélienne en 1967 lors de la guerre des Six Jours. Il habitait à l’époque chez Jean Pierre-Bloch, le président de la LICA – qui deviendra la LICRA –, futur président du B’nai B’rith France, témoin à charge au procès Papon, grand opposant au général De Gaulle puis à Jean-Marie Le Pen...
Les portes de la commémoration se sont refermées pour Marine Le Pen. Alors que la présidente du Front national avait annoncé vendredi 8 décembre sa participation à l’hommage populaire à Johnny Hallyday, la famille du chanteur s’est opposée à sa présence, rapportent ce samedi 9 décembre BFM TV et Le Parisien. Une information qui a été confirmée au HuffPost.
C’est peut-être pour sa relation avec les Pierre-Bloch que la famille s’est opposée à la présence de Marine Le Pen à ses funérailles.
Voici le fameux extrait de la conférence de presse de Johnny en 2011 :
Et les précisions du site pure people sur la relation entre la famille Pierre-Bloch et Johnny :
« L’homme politique [Jean-Pierre Pierre-Bloch], décédé à l’âge de 74 ans, était en effet un proche de la famille Hallyday, il avait débuté sa longue carrière comme secrétaire particulier et manager de Johnny dans les années 60. Au cimetière du Montparnasse, David Hallyday, submergé par les émotions, a donc rendu hommage à son parrain.
Et ils étaient nombreux à venir saluer la mémoire de l’ex-député UDF (1978-1981) et ancien adjoint au maire de Paris (1983-2001). Grand défenseur des Droits de l’homme, membre de la LICRA dont son père, Jean Pierre-Bloch, fut le président, il n’avait pas hésité à se payer Jean-Marie Le Pen en octobre 1987, écrivant dans la revue “Notre 18e” un article intitulé "Le Pen nazi, raciste antisémite – par haine des juifs, il nie l’évidence", où il s’en prenait au président du Front national, ce qui lui avait valu par la suite une condamnation pour diffamation. »
Le 6 décembre 1989, Jean Pierre-Bloch s’attaque aux propos de Jean-Marie Le Pen sur Lionel Stoléru :
Cette proximité avec le cœur du sionisme français des années 60 n’a pas empêché Johnny, lors de sa période « hippie rock » (la meilleure musicalement), d’arborer une drôle de décoration sur son blouson de biker...
Les fans sceptiques se demanderont pourquoi Johnny a été « protégé » par les très politisés et très communautaires Pierre-Bloch, alors qu’il était lui-même plus que prudent avec la politique et les opinions qui auraient pu cliver dans son immense public.
Mais on a vu avec Renaud le retournement que le milieu du show-biz peut opérer sur un homme et ses faiblesses, par exemple l’alcool. De pro-palestinien, Renaud est devenu ultrasioniste. Johnny, lui, n’a jamais été propalestinien. Il n’y a donc pas eu de retournement.
- Obligation professionnelle
Pour en revenir au présent et aux funérailles très hugoliennes de l’interprète numéro un du rock français, le refus d’accueillir Marine Le Pen de la part de la famille (et par famille on entend aussi la grande famille du show-biz) présente une énorme contradiction : classé à droite, le chanteur était l’idole de ce que Charlie appelait les « beaufs », c’est-à-dire ces Français qui ont fait les gros bataillons du vote FN depuis trois décennies.
Quelle bassesse. La famille sait pertinemment que coeur du public de #JohnnyHallyday est cette France profonde, populaire, dont une partie considérable a donné sa voix à Marine Le Pen au printemps dernier. https://t.co/2degaM7RqE
— Manon Bouquin (@Manon_Bouquin) 9 décembre 2017
On retrouve le même schéma sur la chaîne Canal+ qui avait basé son succès sur le foot et le cinéma, ces divertissements populaires, tout en méprisant ouvertement les dirigeants du FN dont l’électorat fournissait pourtant le gros des abonnés ! Aujourd’hui Canal+ est une chaîne morte, morte de cette contradiction majeure. Le show-biz, lui, est toujours là, toujours prêt à « maquer » et contrôler une idole nationale et populaire.