Le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, n’a pas exclu mardi une rupture des relations diplomatiques avec Israël si les États-Unis reconnaissent officiellement Jérusalem comme capitale de l’État hébreu.
Le dirigeant turc a souligné qu’aux yeux des musulmans une telle reconnaissance était une ligne à ne pas franchir.
Selon des responsables américains, le président Donald Trump devrait prononcer dans la journée un discours dans lequel il reconnaîtra vraisemblablement Jérusalem comme capitale d’Israël, une décision qui va à l’encontre de la position observée depuis des décennies par les États-Unis.
« Je suis peiné de voir que les États-Unis s’apprêtent à reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël », a dit Erdoğan lors d’une réunion des députés de son mouvement, l’AKP (Parti de la justice et du développement).
« M. Trump, Jérusalem est pour les musulmans la ligne à ne pas franchir. C’est violer le droit international que de prendre une décision en faveur d’Israël alors que les plaies de la société palestinienne continuent de saigner », a-t-il ajouté. « Cela pourrait conduire aussi loin qu’une rupture des relations de la Turquie avec Israël. Je mets en garde les États-Unis : ne prenez pas une telle mesure qui aggravera les problèmes de la région. »
Le ministre israélien de l’Éducation, Naftali Bennett, a dénoncé les propos du président turc. « Il y aura toujours des gens pour critiquer mais en fin de compte il vaut mieux avoir une Jérusalem unifiée que la sympathie d’Erdoğan », a-t-il lancé.
Israël a conquis Jérusalem-Est, partie arabe de la ville, lors de la guerre des Six-Jours en 1967 et l’a ensuite annexée, proclamant la ville réunifiée sa capitale.
Les Palestiniens, eux, veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de leur futur État.