Les « pro-PMA » ne s’y attendaient sans doute pas. Jean-Marie Le Pen se dit favorable à l’élargissement de la procréation médicalement assistée aux homosexuelles et aux femmes seules et ce, pour le bien de la démographie du « continent boréal ».
Un positionnement qui a, de prime abord, de quoi surprendre. Le fondateur du Front national s’est déclaré favorable à l’élargissement de la procréation médicalement assistée aux couples de femmes et aux femmes seules. Pour Jean-Marie Le Pen, c’est une façon de répondre à la « différence de dynamique démographique considérable entre le continent boréal et le reste du monde. »
Les militants « pro-PMA » ne s’attendaient sans doute pas à ce soutien. En effet, Jean-Marie Le Pen prend à contre-pied le Rassemblement national (RN), parti présidé par sa fille Marine, hostile lui à la PMA pour toutes. « À titre personnel, je n’y suis pas opposé », a déclaré au Figaro le fondateur du Front national, âgé de 91 ans, précisant qu’il ne s’agit pas selon lui « d’un combat fondamental ».
Jean-Marie Le Pen assure ne pas comprendre la fièvre que suscite, à droite notamment, la loi bioéthique présentée ce 24 juillet en Conseil des ministres. Lui qui s’était fermement opposé au mariage homosexuel, dont il disait craindre « une généralisation » susceptible d’entraîner « la disparition de l’espèce » dans une interview au magazine Friendly en mars 2018, se félicite, cette fois, d’une décision en faveur de la natalité. « Je suis pour les enfants. La morale dira bien ce qu’elle a à dire sur la façon de les faire. À titre personnel, je préfère la méthode traditionnelle. Mais après tout… Je préfère un enfant sans père que pas d’enfant du tout », estime le père de Marine Le Pen.
Cette dernière, à l’instar de sa nièce Marion Maréchal, voit dans l’extension de la PMA une négation de « l’intérêt de l’enfant » et une dissimulation de la « vérité biologique » que constitue la filiation.
Le patriarche de la famille Le Pen justifie, lui, ses positions par un argumentaire en faveur de la démographie européenne. « La population est passée dans les cinquante dernières années de 3 à 8 milliards et reste en expansion continue. Cela va engendrer des situations dramatiques dans le monde, particulièrement chez nous, en Europe, qui est considérée comme un eldorado. Nous devons nous défendre contre l’invasion migratoire, qui tient avant tout à une différence de dynamique démographique considérable entre le continent boréal et le reste du monde. »
Un argument que les militants de gauche pro-PMA et le gouvernement actuel ne reprendront sans doute pas à leur compte pour plaider l’élargissement de cette pratique médicale.