Jean-Marie Le Pen a annoncé mardi avoir assigné le Front national devant le tribunal de Nanterre pour "contester son exclusion" de ce parti, qu’il a cofondé en 1972.
"Je conteste mon exclusion comme adhérent et donc l’interprétation extensive des statuts qui me prive de ma présidence d’honneur", a affirmé M. Le Pen, interrogé par l’AFP. M. Le Pen a été suspendu de sa qualité d’adhérent début mai par les instances dirigeantes du parti.
"Méthode stalinienne"
"Cela tend à me museler en vue du congrès par voie postale", a dit le père de Marine Le Pen, critiquant une nouvelle fois l’assemblée générale extraordinaire convoquée par la présidente du FN. "Il y aura une réponse par oui ou par non à un ensemble de questions", dont celle portant sur la suppression de la présidence d’honneur des statuts du FN, s’est-il indigné.
"C’est une méthode stalinienne, ce n’est pas très courant à droite", s’est ensuite amusé M. Le Pen, bientôt 87 ans. Il a visé une énième fois le vice-président du FN Florian Philippot, évoquant les "socialistes-nationaux-gaullistes à la manoeuvre" au sein du parti. Le président d’honneur suspendu du FN a annoncé qu’une audience se tiendrait "le 12 juin" et qu’il serait "présent".
Le même jour, le FN a convoqué un bureau politique pour adopter l’ordre du jour de ce congrès extraordinaire. Les courriers sont supposés être envoyés aux militants dans la foulée, pour une divulgation des résultats "avant le 15 juillet", avait précisé lundi à l’AFP Nicolas Bay, patron de l’administration du parti.
Promesses et projets
Wallerand de Saint Just, trésorier et ex-avocat du parti, a confirmé mardi à l’AFP que M. Le Pen "a déposé une assignation tendant à contester la décision du 4 mai auprès du tribunal de Nanterre". M. Le Pen avait déjà annoncé qu’il créerait une autre formation "pas concurrente du FN". Il avait aussi promis qu’il se "battrait par tous les moyens pour faire rétablir la justice", indiquant étudier la contre-attaque avec ses "conseils et avec un certain nombre de gens fidèles à l’esprit du FN".