Jean-Luc Lemoine, qui ressemble étrangement à Stan Laurel, est humoriste. Il officie sur France 3 et sur Europe 1. Sur la station bolloréenne, il amuse la galerie pendant 5 minutes du lundi au vendredi, de 9h12 à 9h17. Dans sa chronique du vendredi 1er décembre 2023, il se paye Télématin, l’émission matinale de France 2.
Étant curieux, on a écouté jusqu’au bout. On a eu l’impression d’assister à un petit banquet de nice people qui pratiquaient l’entre-soi. Un humour pour initiés, même si c’est pas tout le temps, c’est quand même dérangeant. Ça nous rappelle l’émission de dîner d’Ardisson sur Paris Première, 93, faubourg Saint-Honoré, le dîner des people dans l’appartement parisien de Thierry situé à cette adresse (ça permettait de se faire un petit billet en plus).
« Y a du Bénichou dans l’air »
Intro jazzy, ambiance cosy, éclairée bougies, on y dégustait des choses succulentes, et on y devisait entre adultes comme si les enfants – le public – n’écoutait pas. Or, on écoutait, et on avait l’impression d’être un peu des serfs invités à la table des maîtres, mais pas toucher. C’est comme si on était derrière une glace sans tain, qu’on pouvait voir les riches, mais qu’eux ne pouvaient voir les pauvres, les manants, les croquants (bouffeurs de radis, de racines). Ça aurait pu leur couper l’appétit, tous ces affamés, ces ratés, ces damnés, qu’ils soient de (Guido) Buzzelli, de (Sven) Hassel ou de (Primo) Levi !
Naturellement, il y a des degrés dans l’humour comme dans le danger. Plus on approche du réacteur nucléaire, plus la température monte. On peut aussi faire semblant de ne pas savoir, et jouer au con. C’est encouragé par le Système, mais ça finit par ne plus être drôle. Mais il y a plus grave, pour un humoriste.
En 2015, Lemoine expliquait que plus jeune, sa grosse tête l’avait empêché de porter un masque de superhéros. Aujourd’hui qu’il a grandi, il porte un masque de covidé. Et ça n’a pas l’air d’être pour déconner.
Hommage à Tai-Luc
« Tu as une chaîne de télévision
Et moi une chaîne, chaîne à vélo
Monopole de la violence
Contre ma délinquance »