Egalité et Réconciliation
https://www.egaliteetreconciliation.fr/
 

"Je me sens Charlie Coulibaly" : la défense de Dieudonné obtient un renvoi de l’appel

Les avocats de Dieudonné, jugé en appel pour son message « je me sens Charlie Coulibaly » posté au lendemain des attaques sanglantes contre Charlie Hebdo et l’Hypercasher, ont soulevé mardi une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), obtenant ainsi un renvoi.

En première instance, l’humoriste controversé, poursuivi pour « apologie d’actes de terrorisme », avait été condamné à deux mois de prison avec sursis. La loi invoquée, qui condamne « le fait de provoquer directement à des actes de terrorisme ou de faire publiquement l’apologie » de ces actes, « ne définit pas les éléments constitutifs de l’infraction, à savoir l’apologie d’actes de terrorisme  », a estimé sa défense, soulevant devant la cour d’appel de Paris une QPC.

« Que met-on derrière l’expression "le fait de" dans l’apologie d’actes de terrorisme ? », a demandé Me David De Stefano. «  Si mon client, Dieudonné Mbala Mbala, publie une image de lui en train de faire un bisou sur la photo d’un terroriste, est-ce que c’est de l’apologie d’actes de terrorisme ?  », s’est-il interrogé. Questionné par le président, Dieudonné Mbala Mbala a sobrement déclaré ne « pas être coupable de ces faits ». « À aucun moment, je n’ai fait l’apologie de terrorisme », s’est-il défendu devant une salle comble.

Alors que des millions de personnes défilaient le 11 janvier 2015 après les attaques sanglantes contre Charlie Hebdo et l’Hypercasher, Dieudonné avait posté un message sur son compte Facebook : « Sachez que ce soir, en ce qui me concerne, je me sens Charlie Coulibaly », du nom de l’un des assaillants Amédy Coulibaly. Dans son message, qu’il avait retiré quelques heures plus tard, l’humoriste controversé avait par ailleurs qualifié la marche d’« instant magique égal au big bang qui créa l’univers ».

En première instance, le 18 mars, le tribunal correctionnel de Paris avait notamment relevé, dans l’association de « Charlie » et « Coulibaly », l’« amalgame provocateur » fait par Dieudonné « entre le symbole de la liberté d’expression qui a coûté la vie à des journalistes et un auteur d’acte terroriste auquel il s’identifie ». La Cour d’appel de Paris a mis en délibéré la décision de transmettre ou non la QPC au 15 mars. Si elle ne la transmet pas, l’audience au fond se tiendra le 17 mai.

Voir aussi, sur E&R :

 






Alerter

7 Commentaires

AVERTISSEMENT !

Eu égard au climat délétère actuel, nous ne validerons plus aucun commentaire ne respectant pas de manière stricte la charte E&R :

- Aucun message à caractère raciste ou contrevenant à la loi
- Aucun appel à la violence ou à la haine, ni d'insultes
- Commentaire rédigé en bon français et sans fautes d'orthographe

Quoi qu'il advienne, les modérateurs n'auront en aucune manière à justifier leurs décisions.

Tous les commentaires appartiennent à leurs auteurs respectifs et ne sauraient engager la responsabilité de l'association Egalité & Réconciliation ou ses représentants.

Suivre les commentaires sur cet article

  • Après le delibéré du tribunal de première instance, le juge aurait déclaré : "Je me sens con !"

     

    Répondre à ce message

  • Pfiou...là c’est fin....très fin....
    bien attaqué.

    Mais ils ont tellement envie de poursuivre que ce sera rejeté pour que cela garde une idée générale. Bientôt le simple "fait de" sera simplement subjectif du moment que l’on trouve la connotation voulue ce sera jackpot !

     

    Répondre à ce message

    • L’Histoire sera le juge suprême car c’est elle qui retiendra que des juges ont eux-même falsifié le slogan "Je me sens Charlie Coulibaly", enlevant "Charlie" pour ne garder que le "Je me sens Coulibaly" nécessaire à la forfaiture. Cette comédie ramène la France de ce siècle au niveau des magistrats athéniens condamnant Socrate.

      Les juges sont emportés par le Maelstrom de notre fin d’époque, ils ne cherchent même pas à se sauver eux-mêmes. Demain, les "arbitrages" balayeront une justice abandonnée par tous les justiciables.

       
  • Minority report à la française...version 100.
    "Le fait" qu’une poignée d’imbéciles heureux "considèrent" un geste inoffensif , une parole ,un sketch comme ’provocant’ -selon leurs propres critères personnels, et hop c’est du délit ! DELIRANT (juridiquement parlant) à moins que le "fait’ d’être pleinement rentré en dictature soit totalement une REALITE.
    Courage Dieu Donné, la justice des hommes n’est pas de ce monde...
    Rappelons exactement ce que Dieu Donné avait dit suite à ce tweet : " je ne me réjouirais jamais de la mort de quelqu’un, fusse t-il un terroriste"... Moralement ; on peut en prendre de la graine...Et Pax !

     

    Répondre à ce message

  • Les representants de cette justice n’auront pas mon vote.

    j’ai honte de ma France !

     

    Répondre à ce message

  • Apologie du terrorisme ? Que fait-on alors pour celui dont la question, lui a été posée sur les Français partis en Syrie faire le "djihad" lors de son passage à bfmtv (bourdin directe) : que fait-on pour ces jeunes partis faire le combat, va-t-on tous les renvoyer, les emprisonner quoi faire ?
    Réponse de manulatromblotte : non !!! ces jeunes sont partis faire l’aventure...
    Ah bon ?!! liberté pour les charlots et emprisonnement pour ceux qui pensent librement ???

     

    Répondre à ce message

  • « poursuivi pour « apologie d’actes de terrorisme » »

    Des gens en appellent à considérer Dieudonné comme appartenant au groupe adverse dans cette guerre réduite pour des raisons stratégiques à un ensemble d’actes terroristes.
    La phrase de l’artiste est celle d’un observateur pacifique. Elle reflète son refus de confrontation appelée par ce très douteux Je suis Charlie. En disant Je suis Coulibaly, c’est pareil. Dès lors, refus de cette proposition dualiste et annulation de celle-ci : Je me sens Charlie Coulibaly = « j’aime tout le monde »... Paix.

    Bref, on nous demande de choisir leur camps. Tout refus sera interprété comme une déclaration où vous confessez votre appartenance à l’autre camp... En France - qui est une culture moyenne, ce qui excuse assez -, la logique dans les palais de justice ne l’emporte pas sur le sophisme. D’où ce faux dilemme inaperçu posé dans le cas Dieudonné et cela sans qu’aucun magistrat ou juge de fond ne dénonce la chose ! On a même vu dans cette culture qu’un jugement de justice pouvait sans problème dériver du ressentiment...

    Rien à espérer. Il faut aller nombreux et montrer ainsi les poids pour faire pencher le plateau à son avantage...

     

    Répondre à ce message