Au Japon, une loi appliquée en 2015 a permis de réduire des débordements dans l’industrie de la pornographie. Mais elle reste insuffisante pour juguler des pratiques qui contournent la loi et qui seraient fortement condamnées dans les pays occidentaux. Premier bilan six mois après la promulgation de la loi.
Le 15 juillet 2015, une loi anti-pornographie infantile a finalement été appliquée. Elle avait été votée en juin 2014 par le Parlement japonais. Cette législation punit les personnes détentrices de photos ou vidéos au contenu pédopornographique. Elle n’avait pas été mise en place immédiatement car le gouvernement japonais avait imposé un moratoire d’un an, accordant un délai supplémentaire aux entreprises et particuliers japonais afin qu’ils se débarrassent des images et vidéos au contenu illicite. La loi prévoit une peine de 1 an d’emprisonnement et une amende de 1 million de yens (soit 7 225 euros) en cas d’infraction. Et la police japonaise n’hésite pas à sévir. En 2015, les policiers ont pris sur le fait 659 personnes en possession d’images pédopornographique et 831 distributeurs et producteurs. Pour faciliter leurs actions, les autorités ont même recours à des caméras espionnes, souligne notamment le journal The Japan Times.
Toutes ces mesures ne suffisent cependant pas à mettre fin à l’ultra-sexualisation de la jeunesse, ancrée dans les mœurs nippones. En effet, la nouvelle législation reste perméable à la pornographie des mineures par des biais détournés.
Aucune interdiction n’est faite dans le domaine des mangas, des animations et des vidéos virtuelles. Il est aussi possible de continuer à utiliser des applications mobiles pour contacter des jeunes filles. Ces relations virtuelles ne sont pas démunies de connotations sexuelles et peuvent déboucher sur des rendez-vous. Grâce à des réseaux sociaux, comme les applications affiliées à Line, des adolescentes peuvent ainsi « proposer leurs services » à des hommes adultes, sans que cela soit interdit par la loi nippone.