Nouvelle étape dans le dégel intercoréen, à l’orée des JO d’hiver de Pyeongchang : le président sud-coréen Moon Jae-in a fait savoir qu’il rencontrerait samedi 10 février le chef de l’État nord-coréen, un dignitaire du nom de Kim Yong-nam au poste largement honorifique. Une autre personne, qui gagne en influence au sein du régime nord-coréen, devrait participer à cette rencontre : Kim Yo-jong, la sœur cadette du « suprême leader » Kim Jong-un.
Lors de ce déjeuner, point d’orgue du déplacement de la délégation de haut niveau dépêchée par Pyongyang, la jeune femme politique pourrait être porteuse d’un message personnel de son frère, selon des informations de l’agence sud-coréenne Yonhap.
Elle atterrira vendredi à l’aéroport d’Incheon, près de Séoul, d’après le ministère sud-coréen de l’Unification. Elle doit assister à la cérémonie d’ouverture des JO, tout comme le vice-président américain Mike Pence... qu’elle ne devrait néanmoins pas rencontrer, selon l’agence de propagande KCNA. Un responsable du ministère nord-coréen des Affaires étrangères précise que la présence de la délégation n’a pour autre but que de célébrer les Jeux, et n’a pas l’intention de s’en servir comme véhicule politique.
Experte de la communication
Reste que Kim Yo-jong, femme la plus puissante de Corée du Nord, semble bel et bien arriver au centre du jeu diplomatique : c’est en effet la première fois qu’un membre de la dynastie nord-coréenne se rend officiellement en Corée du Sud.
En l’espace de quelques années, cette diplômée en informatique a grimpé les échelons jusqu’à sa nomination, en octobre 2017, au Bureau politique du Parti des travailleurs de Corée, une instance de décision présidée par... son frère. Comme Kim Jong-un, elle est issue de l’union entre le précédent dictateur Kim Jong-il et sa troisième épouse, une danseuse nommée Ko Yong-hui qui a également fait l’objet d’un culte de la personnalité.
- Kim Yo-jong, en avril 2017 lors d’une cérémonie officielle à Pyongyang
Comme son frère, Kim Yo-jong a étudié en toute discrétion et sous haute protection dans une école privée de Berne, en Suisse, avant de revenir en Corée du Nord à la fin des années 2000.
En 2011, les Nord-Coréens la découvrent à la télévision d’État, en pleurs lors des funérailles de son père. Quelques mois plus tard, elle est nommée par son frère au département de la communication étatique. La jeune femme, qui incarne une nouvelle génération de cadres du régime, s’attache alors à bâtir l’image de Kim Jong-un – dans l’ombre, puisque les médias d’État ne la citeront pour la première fois qu’en 2014, en marge d’un scrutin pour renouveler le Parlement.
Fin 2014, signe d’une confiance absolue, Kim Jong-un la nomme vice-directrice de la propagande du régime. Dans le culte de la personnalité qu’elle forge autour de son aîné, elle s’attache à montrer un chef d’État bienveillant, accessible, à l’image de leur grand-père Kim Il-sung, fondateur du pays. Selon The Guardian, elle encourage alors Kim Jong-un à visiter les foyers des humbles et à s’entourer de personnalités improbables telles que le basketteur américain Dennis Rodman.
[...]
Mercredi, une délégation nord-coréenne forte de 280 membres est arrivée en Corée du Sud, composée de journalistes, de membres de l’équipe nord-coréenne de taekwondo, qui va faire une démonstration en marge des JO, ainsi que de 229 pom-pom girls, qui ont franchi à pied la frontière habillées d’un manteau rouge et d’un tour de cou et bonnet en fourrure noire.
Lire l’article entier sur nouvelobs.com
La Corée du Nord, un pays souverain à découvrir par vous-même
avec noko-redstar.com !
Les photos du jour de l’An à Pyongyang !