Qu’on aime ou pas, depuis près de trois décennies, J.K. Rowling est une figure incontournable de la littérature mondiale grâce à Harry Potter, une saga qui a captivé des millions de lecteurs et redéfini la culture populaire. Mais ces dernières années, l’auteur britannique s’est retrouvée au cœur de controverses qui ont presque fait oublier son succès littéraire. Accusée de transphobie par certains fans et la gauche progressiste, Rowling refuse de voir son œuvre réduite à un symbole des combats politiques contemporains, notamment ceux qu’elle qualifie de « woke ».
Tout commence en 2018, lorsque Rowling s’exprime sur les réseaux sociaux, notamment sur X/Twitter, à propos du sexe biologique et des droits des femmes. Elle défend l’idée que le sexe est une réalité objective, distincte de l’identité de genre, et que les espaces réservés aux femmes doivent être protégés. Ces propos du plus grand bon sens, perçus comme hostiles aux personnes transgenres par certains extrémistes, déclenchent une tempête de critiques.
L’auteur, qui se décrit pourtant comme une féministe de gauche, est accusée de trahir les valeurs d’inclusion et de tolérance que beaucoup associaient, on ne sait trop pourquoi d’ailleurs, à Harry Potter. Des figures comme l’interprète du jeune sorcier Daniel Radcliffe, qui affirme au demeurant être « très fier d’être juif », prennent publiquement leurs distances, exprimant leur soutien à la communauté transgenre. Terrorisme idéologique oblige.
Rowling, loin de reculer, persiste et signe. Dans des essais et des publications sur X/Twitter, elle dénonce ce qu’elle appelle une « idéologie woke » autoritaire, qui, selon elle, étouffe le débat et menace les droits des femmes. Elle regrette que ses livres, centrés sur des thèmes universels comme la résistance à l’oppression et la quête de vérité, soient récupérés pour servir des causes qu’elle juge dogmatiques. « Je ne veux pas que Harry Potter devienne un étendard pour des combats politiques qui trahissent l’esprit de mes histoires », a-t-elle déclaré dans une interview au Times en 2024. Cette posture lui vaut un soutien fervent de certains groupes féministes, mais aussi des menaces de mort et des appels au boycott.
In light of recent open letters from academia and the arts criticising the UK's Supreme Court ruling on sex-based rights, it's possibly worth remembering that nobody sane believes, or has ever believed, that humans can change sex, or that binary sex isn't a material fact. These…
— J.K. Rowling (@jk_rowling) May 3, 2025
Le conflit atteint un paroxysme en Écosse, où une loi de 2024 contre l’incitation à la haine, visant notamment à protéger les personnes transgenres, place Rowling sous le feu des projecteurs. L’auteur d’Harry Potter critique ouvertement le texte, qu’elle juge liberticide, et défie les autorités en affirmant qu’elle préférerait « aller en prison » plutôt que de se conformer à des injonctions qu’elle considère comme une négation de la réalité biologique. Bien que les autorités écossaises n’aient finalement pas engagé de poursuites, cet épisode illustre l’intensité du débat autour de ses prises de position.
Loin de se limiter à des joutes verbales, la controverse a des répercussions concrètes sur l’univers Harry Potter. En 2023, la sortie du jeu vidéo Hogwarts Legacy suscite des appels au boycott de la part d’activistes dénonçant les positions de Rowling. Plus récemment, l’actrice transgenre Valentina Petrillo (l’acteur, donc), participante aux Jeux paralympiques de 2024, devient la cible de commentaires plein de bon sens de Rowling, qui la qualifie de « tricheuse » dans les compétitions féminines.
Ces déclarations, largement relayées, ravivent les accusations de transphobie et ternissent davantage l’image de Rowling auprès d’une partie de son public. Mais c’est une nouvelle polémique, liée à la série télévisée Harry Potter en préparation pour HBO, qui secoue l’actualité en 2025.
Rowling, productrice exécutive du projet, aurait engagé une offensive judiciaire contre le réalisateur Mark Mylod, figure reconnue pour son travail sur Succession. Selon des sources relayées sur X/Twitter et par des médias comme FandomWire, Rowling envisagerait de réclamer les droits de sa franchise à Warner Brothers, en désaccord avec le choix de l’acteur noir britannique Paapa Essiedu pour incarner Severus Snape.

Rowling, qui insiste sur une fidélité à sa vision originale, aurait été choquée par cette décision, perçue comme un écart par rapport à la description du personnage dans les livres.
Cette rumeur de procès, bien que non confirmée officiellement, a déclenché une vague de réactions. Certains fans saluent Rowling pour sa défense de l’intégrité de son œuvre contre la réécriture woke. D’autres, à l’instar de l’acteur Pedro Pascal, qui a qualifié Rowling de « perdante odieuse » sur les réseaux sociaux, dénoncent une posture rétrograde.
Mark Mylod, de son côté, aurait plaidé auprès de Rowling pour maintenir Essiedu, louant la « profondeur » de son interprétation. Cette bataille judiciaire potentielle menace de retarder la production de la série, prévue pour 2027, et divise une fois de plus les fans du sorcier.
Pour notre part, tout en donnant raison à l’auteur multi-millionnaire, nous regardons quand même de loin tout ce petit théâtre, allongé dans notre canapé et puisant dans les pop-corns. Bien mieux qu’un de ces nombreux navets que le cinéma produit à la chaîne depuis bien longtemps, et pour pas un rond !