Un parti dont des membres sont dans le gouvernement israélien vient d’adopter un projet visant à forcer les Palestiniens à quitter leur patrie. Un spécialiste éminent sur l’holocauste avait auparavant qualifié le projet de potentiellement génocidaire et avait comparé les valeurs de son chef à celles des nazis. Pourtant l’Union européenne, qui revendique une mission morale de combat contre l’extrémisme, le racisme et la xénophobie, refuse de le condamner.
La faction Union Nationale, dont certains membres siègent au Parlement d’Israël au sein du parti Le Foyer Juif [Jewish Home], a approuvé le projet lors d’une conférence cette semaine. Il appelle à annexer la Cisjordanie occupée dans un plus grand Israël et à obliger de fait les Palestiniens à quitter leur patrie sous la menace de violences s’ils refusent les conditions d’Israël.
Selon le quotidien de Tel Aviv Ha’aretz, le projet promu depuis longtemps par Bezalel Smotrich, avocat du Foyer Juif, est un « ultimatum de capitulation ou de transfert pour les Palestiniens. »
Le choix proposé aux Palestiniens est sinistre : « Quiconque veut et peut renoncer à la réalisation de ses aspirations nationales pourra rester ici et vivre comme individu dans l’État juif » déclare le plan.
Sinon, « quiconque refuse ou ne peut renoncer à ses aspirations nationales recevra notre aide pour émigrer dans un des pays arabes. »
Mais si les Palestiniens ne choisissent pas de se soumettre à « l’État juif » ou de partir, ils auront à affronter une « force encore plus grande » que la brutalité qu’Israël utilise déjà pour réprimer les droits de millions de personnes sous occupation militaire.
« Le sceau d’approbation » de Netanyahou
Le projet a été approuvé à l’unanimité par les délégués présents à la conférence, dont Uri Ariel, ministre de l’Agriculture dans le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahou.
Ariel et Smotrich sont des personnalités importantes parmi les extrémistes israéliens qui prônent le remplacement de la mosquée al-Aqsa à Jérusalem par un temple juif.
Netanyahou n’a pas encore explicitement approuvé le plan mais lui a donné ce que Ha’aretz nomme un « sceau d’approbation » en envoyant un message d’accueil enregistré à la conférence.
« J’ai été heureux d’apprendre que vous alliez consacrer les discussions de la conférence au thème de l’avenir de la Terre d’Israël » a dit Netanyahou. « Jusqu’à il y a peu, ce pays était désert et abandonné, mais depuis que nous sommes revenus à Sion, après des générations d’exil, la Terre d’Israël fleurit. »
L’affirmation de Netanyahou, selon laquelle la Palestine était « déserte et abandonnée » avant la colonisation sioniste n’est pas seulement une falsification de l’histoire mais une justification potentielle pour des actions futures visant à éliminer par la force les Palestiniens.