Pour avoir prôné un usage proportionnel de la force par les soldats, le chef d’état-major israélien Gadi Eisenkot a suscité un débat passionné en Israël, pays sous tension depuis une nouvelle éruption de violences du conflit israélo-palestinien.
Lassés de l’occupation israélienne de leurs territoires, de jeunes Palestiniens, agissant apparemment de manière isolée, ont multiplié depuis le 1er octobre des attaques, le plus souvent à l’arme blanche, contre des soldats et colons israéliens.
Nombre d’entre eux ont été abattus immédiatement par les forces de l’ordre. Dans certains cas, les versions palestiniennes et israéliennes ont différé sur la réalité des menaces et la proportionnalité de la réponse armée.
« Je ne veux pas, quand une fille de 13 ans a une paire de ciseaux ou un couteau dans la main et qu’elle se tient à distance de soldats, qu’un de ces soldats vide son chargeur sur elle, même si elle commet un acte en soi très grave », a déclaré le général Eisenkot le 17 février devant des lycéens.
« Il devrait plutôt employer la force nécessaire », a-t-il ajouté. Sous entendu : et pas plus.
Ces mots, qui reflètent un des principes de base de l’État de droit dans de nombreux pays – l’usage proportionné de la force par les soldats, policiers ou gendarmes – ont toutefois suscité un débat passionné en Israël.
D’autant qu’elles ont été prononcées par un chef d’état-major, personnage clé dans un pays qui a connu officiellement huit guerres depuis sa création en 1948.