Israël est "déterminé" à intercepter la flottille internationale transportant de l’aide humanitaire à Gaza, territoire palestinien soumis à un blocus israélien, et qui doit prendre la mer dans les prochains jours.
"L’Etat d’Israël est déterminé à empêcher l’arrivée de la flottille à Gaza", a indiqué le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un communiqué, à l’issue d’une réunion du cabinet de sécurité.
Toutefois, les forces armées israéliennes auront pour consigne d’"éviter autant que possible l’affrontement avec ceux qui sont à bord des bateaux", selon le communiqué.
Le cabinet de sécurité, qui regroupe les principaux ministres, avait déjà délibéré dimanche à ce sujet.
"Hier (dimanche), les ministres ont décidé de ne pas autoriser les bateaux à jeter l’ancre à Gaza, même s’ils seront autorisés à décharger leur cargaison à Ashdod (port israélien) ou dans le port égyptien d’El-Arish", a affirmé la radio militaire.
"Si aucune arme ou munition n’est trouvée, la cargaison sera transférée dans sa totalité à Gaza", a précisé la radio.
En soirée, la porte-parole de l’armée israélienne a fait état d’informations recueillies par les Renseignements militaires selon lesquelles "des éléments radicaux" se trouvent parmi les participants à la flottille.
"Il y a des éléments radicaux à bord du bateau américain qui ont affirmé vouloir tuer des soldats israéliens", a indiqué aux journalistes la lieutenant-colonelle Avital Leibovitz.
"Nous savons aussi qu’un des bateaux transporte des produits chimiques incendiaires dangereux que ces militants pour les droits de l’Homme veulent utiliser contre les soldats israéliens", a-t-elle ajouté.
"Si les vies de nos soldats sont mises en danger, ils agiront en conséquence. Mais, nous préférons éviter le contact physique", a-t-elle ajouté.
La radio publique a indiqué que l’Egypte avait déjà accepté que les bateaux accostent au port d’El-Arish, situé à quelque 50 kilomètres à l’ouest de la frontière égyptienne avec Gaza.
Des militants pro-palestiniens de 22 pays ont prévu de se retrouver "jeudi ou vendredi" au large de la Crète (sud de la Grèce) pour partir livrer de l’aide humanitaire à Gaza à bord d’une flottille de "neuf ou dix" bateaux, ont indiqué les organisateurs lundi à Athènes.
Les organisateurs de cette "flottille de la liberté" ont dénoncé "des obstacles administratifs provenant des autorités grecques" qui sont selon eux "sous pression d’Israël".
Certains des bateaux de la flottille, dont deux cargos transportant trois mille tonnes d’aide humanitaire (médicaments, ambulance, ciment), partiront de divers ports grecs, d’autres vont traverser les eaux grecques et se rencontrer au large, selon les organisateurs.
La plupart des pays concernés, les Etats-Unis, mais aussi la France ou la Grèce, ont déconseillé toute participation à leurs ressortissants.
Rassemblant cette année 350 militants de la cause palestinienne, des députés français, suédois, norvégiens et espagnols, des artistes, des écrivains, dont l’auteur de polars suédois Henning Mankell, ainsi que 30 à 50 journalistes, cette initiative qui se veut pacifique pour briser le blocus de Gaza imposé depuis cinq ans par Israël, survient pour la deuxième année consécutive.
En mai 2010, une première tentative de s’approcher des côtes de la bande de Gaza a coûté la vie à neuf personnes après un assaut des commandos de marine israéliens contre le ferry turc Mavi Marmara qui servait de navire amiral à la flottille.
Israël avait essuyé une vague de réprobation internationale et vu ses relations avec Ankara, ex-allié régional "stratégique", plonger au plus bas.
Signal de la volonté de ne pas répéter le fiasco de l’an dernier, les autorités israéliennes sont revenues lundi sur leur décision de sanctionner les journalistes étrangers qui embarqueront à bord de l’armada.