Dès les premiers jours de l’agression contre la Syrie et la Libye, en ce début 2011 où les médias de l’OTAN annonçaient un « printemps arabe » qui s’est révélé être un hiver islamiste, nous dénoncions – terriblement seuls – le rôle central d’Israël dans l’opération visant à détruire les états nationalistes arabes à Damas et Tripoli.
Que n’avons nous pas entendu alors ?
« Complotistes », « vision paranoïaque de la géopolitique », hurlaient les presstitutes de Washington, Bruxelles ou Paris. Sans oublier ces « journalistes non-mainstream » qui reprenaient les médiamensonges de la très sioniste agence de désinformation DEBKA et criaient haro sur Kadhafi (accusé d’avoir engagé des « mercenaires israéliens » – sic – contre « une révolte populaire » – resic)…
Aujourd’hui les masques sont tombés. Et Israël apparaît en pleine lumière, au cœur de l’agression contre la Syrie ba’athiste !
Accord entre Riyad et Tel-Aviv pour armer l’ASL !
La radio israélienne a fait état ce 24 juillet de « la signature d’un accord de 50 millions de dollars entre Israël et l’Arabie Saoudite pour armer les rebelles syriens ». Cet accord prévoit d’acheter des armements, tombés en désuétude, de l’armée israélienne et de les envoyer aux « rebelles syriens » de la pseudo-ASL.
Cet accord entre Riyad et Tel-Aviv intervient à un moment où le régime sioniste continue d’apporter son soutien logistique, militaire et propagandiste aux groupes djihadistes syriens qui ne cessent de se livrer aux destructions de biens publics et à massacrer les citoyens syriens. Dans le cadre cet accord signé entre l’Arabie Saoudite et le régime israélien, « des mortiers antiblindés, des mitrailleuses, des armes légères, des systèmes de communications et des lunettes de vision nocturne » seront livrés à l’ASL. La Turquie et la Jordanie auraient « donné leur aval au transit de ces armes vers la Syrie », a-t-on appris de sources bien informées.
Comment les armes israéliennes arrivent-elles en Syrie ?
Les filières de livraison via Israël [1] sont déjà bien rodées.
C’est l’Arabie Saoudite qui s’en charge, selon la TV syrienne :
« Riyad a passé un accord avec Israël en vertu duquel il achète les armes d’occasions aux Israéliens avant de les faire transiter via les frontières turco-jordaniennes aux terroristes (…). La Turquie et la Jordanie ont tous deux donné leur aval à ce que ces armes soient transitées via leurs frontières vers la Syrie. »
Le journaliste de la chaîne syrienne, Abir Baraka, relève le paradoxe de l’accord saoudo-sioniste :
« En général ce sont des armées des États qui concluent ce genre d’accord mais dans le cas de la Syrie, les choses vont dans le sens inverse et les États qui se sont alignés sur les États-Unis signent des accords entre eux pour armer des milices terroristes, et leur objectif est clair : dévaster tout le Moyen-Orient et les pays arabes via le terrorisme. »
Des accusations que confirme la radio isarélienne ! Le feu vert de la Turquie et de la Jordanie pour le transit de cette cargaison via leur territoire est donc acquis. Les marchés illégaux d’arme fleurissent en marge de la guerre menée par les terroristes contre l’armée et l’État syrien. Outre les pays du Golfe Persique, les États-Unis entretiennent eux aussi un vaste réseau de trafic quitte à gonfle encore un peu plus le marché clandestin de vente et de trafic d’armes vers la Syrie.
Tout cela n’empêche pas Israël de menacer la Syrie...
Non content d’organiser la guerre terroriste en Syrie, Israël se permet encore d’attaquer Damas sur le terrain de la guerre médiatique et diplomatique. Le régime sioniste a une nouvelle fois menacé la Syrie d’attaque militaire. « Si les politiques provocatrices du gouvernement syrien se poursuivent, Israël attaquera, manu militari, la Syrie », a déclaré, ce 24 juillet, le représentant du régime sioniste auprès de l’ONU, Ron Prosor, devant le Conseil de sécurité. « Le gouvernement syrien dispose d’armes chimiques, une question à laquelle Israël ne peut pas rester indifférent », a prétendu Ron Prosor, selon qui « le gouvernement syrien s’est doté d’armes sophistiquées, ce qui a mis en danger la sécurité israélienne » (sic).
Les États-Unis et le régime sioniste accusent le gouvernement syrien « d’utiliser des armes chimiques ». Un dossier trouble, où Carla Del Ponte, ex-procureur du TPI devenue inspecteur de l’ONU, avait annoncé, le 6 mai 2013, « qu’il y avait des preuves confirmant l’emploi du gaz sarin par les rebelles, en Syrie ». Moscou portant les mêmes accusations contre l’ASL.
Dès le 13 mars 2013, Shimon Peres plaidait pour une « intervention arabe » à Strasbourg devant le Parlement « européen »...
Dès mars 2013, les sionistes de Tel-Aviv se dévoilaient au grand jour et appuyaient l’agression contre la Syrie ba’athiste. Premier président israélien à s’exprimer devant le Parlement européen en près de 30 ans, Shimon Peres avait plaidé en faveur de l’intervention d’une force de la Ligue arabe en Syrie « pour mettre fin au massacre », dans un discours appuyé « contre le terrorisme et pour la paix », écrivait sans rire l’AFP. « La Ligue arabe peut et doit former un gouvernement provisoire en Syrie pour arrêter le massacre et empêcher la Syrie de s’effondrer. Les Nations unies doivent soutenir une force de casques bleus arabes », avait dit le sioniste Peres devant les députés européens.
« Peres avait reçu une ovation debout de la plupart des députés à la fin de son discours », ajoutait l’AFP. Ceci pour ceux qui croient encore à la fiction de l’Europe-croupion de Bruxelles et Strabourg, simple fiction politique au service de Washington et de l’OTAN. Et ceci pour ceux qui ont encore des illusions sur la « gauche » parlementariste, pourtant très présente au PE, cette gauche qui appuie servilement les agressions impérialistes de l’OTAN !
Qui est le véritable État-voyou qui menace la paix au Proche-Orient ?
Avec cynisme et sans aucune pudeur, le président de l’État-voyou qui viole toutes les lois internationales et possède l’arme nucléaire [2] décrivait le but de l’opération envisagée, avec la complicité servile d’une Ligue arabe prostituée par le Qatar et les Saoudiens : « La meilleure solution pour mettre fin à la tragédie syrienne est de permettre à la Ligue arabe, dont la Syrie est un État membre, d’intervenir », avait-il insisté, estimant qu’une « intervention occidentale serait perçue comme une ingérence étrangère ».
L’intervention pilotée par les Qataris ayant mal tourné et la Syrie d’Assad l’emportant militairement, voilà que Tel-Aviv en compagnie des Saoudiens met directement la main à la pâte…
Luc Michel