Le ministre israélien de la Défense Moshé Yaalon a affirmé jeudi que les États-Unis et Israël devaient mobiliser "tous les moyens" pour faire face à la "menace" nucléaire iranienne, à l’occasion d’une visite du chef du Pentagone Chuck Hagel.
"Je crois que cette menace doit être la priorité absolue pour chacun de nous en usant de tous les moyens, dans tous les domaines", a déclaré le ministre aux journalistes après un entretien avec le secrétaire américain à la Défense à Tel-Aviv. "Nous pouvons avoir des divergences, y compris importantes, sur les moyens d’empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire mais nous gardons, le secrétaire à la Défense et moi-même des canaux de communications", a-t-il poursuivi, assurant que "l’essentiel est qu’Israël soit prêt à se défendre lui-même".
Cette rencontre intervient au moment où l’Iran négocie avec les grandes puissances à Vienne les limites du programme nucléaire controversé iranien, dans le cadre d’un accord définitif.
L’Iran, malgré ses dénégations, est accusé par Israël et plusieurs pays occidentaux de vouloir se doter de l’arme nucléaire sous couvert de son programme civil.
Israël a affirmé à maintes reprises qu’il n’écartait pas une opération militaire afin d’empêcher Téhéran de se doter d’une telle arme.
Considéré comme la seule puissance nucléaire de la région, Israël (BIEN Israël) a dénoncé un accord temporaire conclu fin 2013 entre l’Iran et le groupe 5+1 (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) en vertu duquel l’Iran avait suspendu quelques activités nucléaires sensibles en échange d’une levée partielle des sanctions occidentales.
Par ailleurs, interrogé sur des informations du magazine Newsweek selon lesquelles Israël espionnerait à grande échelle son allié américain, Chuck Hagel a répondu qu’il n’était "au courant d’aucun fait susceptible de les confirmer".
De son côté, Moshé Yaalon a assuré qu’en tant qu’ancien chef des renseignement militaires, il "n’avait jamais eu le droit d’espionner aux États-Unis". "Et en tant que ministre de la Défense, je n’autorise pas à espionner aux États-Unis", a-t-il ajouté.
Chuck Hagel est arrivé mercredi soir en Israël pour une visite de deux jours consacrée à la sécurité régionale et la coopération bilatérale, dernière étape d’une tournée régionale axée sur l’Iran e la Syrie qui l’a conduit en Arabie saoudite et en Jordanie.
Une semaine après le déplacement en Israël de la conseillère américaine à la sécurité nationale Susan Rice, au cours duquel il a été largement question de la crise nucléaire iranienne, Chuck Hagel devait aborder des "questions cruciales de sécurité régionale et bilatérale, dont la coopération en matière de défense antiroquettes et antimissiles", selon le secrétariat à la Défense.
En 2014, Washington finance ainsi à hauteur de 236 millions de dollars le programme de défense israélien antiroquettes Iron Dome et à hauteur de 269 millions d’autres programmes antimissiles (Arrow, Fronde de David).
Lors de la rencontre entre Chuck Hagel et Moshé Yaalon, les deux hommes ont évoqué les allégations du magazine Newsweek selon lesquelles Israël espionnerait son allié américain. "J’ai entendu parler de ces allégations mais je n’ai aucune information concrète pour les confirmer", a affirmé le secrétaire à la défense américain.
De son côté, le ministre israélien a déclaré qu’en tant qu’ancien chef des renseignement militaires il "n’avait pas le droit d’espionner les États-Unis et qu’en tant que ministre de la défense, il n’autoriserait pas des actes d’espionnage contre les États-Unis".
Chuck Hagel doit rencontrer vendredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ainsi que le président Shimon Peres, avant de quitter Israël.