Je souhaite, pour ma part, en finir avec cette utopie de la solution à un seul État, proposée par nombre de rêveurs, qui caressent, encore et encore, l’espérance auto-suggestive que les colons sionistes cesseront de cracher sur les chrétiens dans la rue, de bousculer les musulmans devant la mosquée d’Al-Aqsa, et mêleront leur progéniture à celles des deux autres communautés dans les écoles, en vue de bâtir un État pluri-confessionnel doté d’institutions équitables pour tous, et d’un fédéralisme politique pacifié. Cela n’arrivera JAMAIS.
Les Palestiniens musulmans y sont résignés, les Palestiniens chrétiens y sont préparés, mais les occupants juifs sont déterminés à ne rien restituer ni partager. Un État unique pour tous produirait une société de type féodal dans laquelle les détenteurs du financement américain et de la majorité des professions libérales deviendraient les suzerains de fait de masses musulmano-chrétiennes que 75 ans de privations, de spoliations, et d’humiliations locales et internationales, auront maintenues dans une situation d’arriération économique et sociale irrattrapable, qui les condamne à une vassalité statutaire.
Un seul État n’est pas une solution politique, mais un pis aller humanitaire. Or la Palestine musulmano-chrétienne n’a pas besoin de charité locale, mais de reconnaissance internationale. Dans quelle fantasmagorie féérique les chantres de la cohabitation sont-ils allés puiser le récit qu’une résistance islamo-catholique et qu’un judaïsme hyper-militarisé pourraient devenir les indivisaires heureux d’une même terre ? Même en étant oublieux de la haine viscérale des uns et du traumatisme indélébile des autres, les apories pratiques de cette copropriété contre-nature, préfigurent l’avènement d’une nouvelle Afrique du Sud, une reconduction sauvage du modèle de ségrégation raciale de l’Amérique des années 50.
À l’horizon d’un État réunifié sous le joug sioniste (la Palestine s’appellerait comment, d’ailleurs ?) se profile la Klu Klux Klanisation de la Palestine. Un seul État n’est pas la solution, mais le nexus du problème.
Pour le reste (99% du contenu) , les articulations de la prestation de Youssef Hindi sont d’une irréfragabilité factuelle et d’une agilité élocutoire qui emportent l’adhésion des hommes de bonne volonté. Amitiés et protections à Youssef Hindi.
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