Quelle a été la genèse d’Égalité et Réconciliation ? Pouvez vous nous expliquer son projet politique ?
Égalité et Réconciliation est en quelque sorte née de la demande. Beaucoup de lecteurs ou de sympathisants d’Alain Soral, qui le connaissaient par la télévision, les livres ou Internet, souhaitaient l’émergence d’une structure qui défende ses idées et son style. Le projet Égalité et Réconciliation est la lutte contre le communautarisme et l’idéologie marchande, par la réconciliation de tous les Français autour de la Nation. E&R prône un nationalisme progressiste, non ethnique, qui prenne acte des mutations de la France ces trente dernières années tout en s’opposant à la poursuite de la politique d’immigration de masse. E&R est également très attachée à l’État et défend les services publics, la souveraineté nationale pleine et entière, la transmission du patrimoine culturel Français, la défense de la ruralité, la fin de l’idéologie de la repentance et de la dictature des lobbies, la résistance à l’Empire anglo-américain et à la domination sioniste... E&R se réclame à la fois des valeurs de droite et traditionnelles telles que l’honneur, la famille, le patriarcat ou l’ordre juste et le sens moral, mais aussi de la défense du monde du travail face à l’oppression capitaliste. Pour nous, comme pour Marx, les travailleurs salariés et les entrepreneurs de PME ou commerçants et artisans appartiennent en réalité à la même classe et subissent ensemble les destructions imposées par le capitalisme mondialisé. De plus, nous pensons que l’idéologie dominante, dite des droits de l’homme, est l’alibi "moral" du capitalisme dans son entreprise de destruction de l’ensemble des structures traditionnelles, de la famille à la Nation, en passant par les enracinements culturels charnels qui composent la France. Nous rejoignons en cela Michéa et considérons que le gauchisme est l’allié objectif du sarkozisme. Bref, la gauche du travail et la droite des valeurs, contre la droite des affaires et la gauche bobo. Au plan international, E&R pense que la France doit renouer avec la tradition gaulliste des années 64/69 et prendre la tête des non-alignés qui résistent à l’Empire. De plus, nous pensons que la France doit cultiver à la fois son enracinement européen -dans une Europe des nations de Brest à Vladivostok- et sa dimension de puissance internationale dans le cadre d’une alliance francophone sur une base égalitaire, qui rompe avec le néo-colonialisme de la Françafrique, dont les peuples francophones sont tous victimes. E&R se fixe par ailleurs pour objectif de créer des passerelles entre les patriotes. C’est ainsi qu’un certain nombre de nos militants ou même de cadres, sont sympathisants ou adhérents d’organisations politiques telles que DLR, le POI, Solidarité et Progrès, le R.I.F et bien sur le FN... Nous en avons même à la LCR. D’autres sont présents dans des associations laïques ou religieuses, musulmanes, chrétiennes ou même bouddhistes. Certains sont également des militants syndicaux.
Vous n’êtes pas membre fondateur. Comment êtes-vous venu à militer dans E&R ?
Je suis membre fondateur d’E&R comme d’ailleurs d’autres camarades admirateurs d’Alain Soral. Le bureau administratif auquel vous vous référez n’a existé que pour des raisons de commodité juridiques et pratiques. Mon parcours est le suivant : Militant PS de 81 à 86, du FN de 90 (guerre du Golfe) à 95, arrêt de la politique pour raisons personnelles, soutien à l’humoriste de Dieudonné à partir de 2004 (persécutions liées à un sketch), rencontre avec Soral, engagement dans la campagne de Dieudonné sur une base en trois points (égalité des citoyens contre le communautarisme, liberté d’expression, refus de la domination de l’Empire), retour au FN après le retrait de Dieudonné, dans le sillage de Soral, création d’Égalité et Réconciliation, club politique transcourant destiné à promouvoir la spécificité de sa pensée.
Quel est le rôle de MM. Mahé O’Chinal et Peninque – tous deux anciens membres du GUD- au sein de l’association ? Vous-même etes-vous un ancien du GUD ?
Aucun rôle. Non, je viens de la gauche.
Quel est le rôle de Frédéric Châtillon avec qui Alain Soral et Dieudonné sont allés en Syrie et au Liban ?
J’étais également au Liban avec Thierry Meyssan et Ahmed Moualek de "La Banlieue s’exprime". Frédéric Châtillon travaille beaucoup avec la Syrie sur le plan professionnel et nous a aidé car l’accès au Liban était interdit par les destructions israéliennes et la fermeture de l’aéroport de Beyrouth. L’accès au Liban passait donc par Damas, où nous avons entre autres rencontré le Président Chavez.
MM. Peninque et Soral sont proches de Marine Le Pen. Est-ce le cas de E&R dans son ensemble et, si oui, est-ce que E&R est un des think tanks de Mme Le Pen ? Y-a-t-il des points de désaccord avec elle, et si oui, lesquels ?
Alain Soral est avant tout proche de Jean Marie Le Pen, avec lequel il a en commun le talent, le patriotisme et l’esprit de résistance. Au delà, il entretient des relations cordiales tant avec Marine Le Pen qu’avec Bruno Gollnisch. Les points de désaccord avec Marine Le Pen, qui sont surtout des points de désaccord avec son entourage, portent essentiellement sur le Nouvel Ordre Mondial. Il nous semble en effet difficile de le combattre tout en se refusant à s’opposer au sionisme, qui y concourt grandement. Ceci se traduit par des différences en matière de politique internationale et au plan national, sur le refus de la culture de la repentance, initiée largement par le lobby sioniste (du "Mal Français" de BHL aux lois Gayssot exigées par le CRIF), comme l’a parfaitement expliqué Eric Zemmour. L’attaque du camp de concentration de Gaza, (très majoritairement peuplé de femmes et d’enfants) par l’armée israélienne, vivement dénoncée par Soral et Le Pen, sur laquelle Marine Le Pen n’a pas cru devoir s’exprimer, et qu’une partie de l’extrême de droite a implicitement ou directement approuvée, est une illustration de ces différences.
Comment sont prises les décisions sur l’orientation politique d’E&R ?
Par décisions du Président et du Bureau national, composé de 10 membres (dans lequel Mrs Peninque et Mahé ne figurent pas).
Combien de membres E&R revendique-t-elle ?
800 membres.
Quelles relations E&R entretient avec des organisations d’extreme droite du type RED, Voxnr, FNJ, Identitaires ?
E&R a de bonnes relations avec le RED (certains adhérents du RED sont membres d’E&R), avec Voxnr (convergences notamment au plan international, Christian Bouchet intervenait à notre Université d’été, certains membres et responsables du FNJ sont adhérents d’E&R. Nous débattons régulièrement avec les Identitaires même si leur ligne ethno-européiste est éloignée de la nôtre. La préoccupation identitaire est en effet aussi celle d’E&R.
Et avec Les ogres et la banlieue s’exprime ?
Nous n’avons pas de relations avec "Les Ogres", nous ne savons d’ailleurs pas qui ils sont. Nous avons des relations cordiales avec Ahmed Moualek de LBS, qui est venu avec nous au Liban et qui est un ami, indépendamment de nos divergences politiques.
Dans votre intervention à la dernière université d’été d’E&R, vous avez affirmé « que le Parti ouvrier indépendant de Gluckstein qui [vous] fournit régulièrement des militants formés ». Deux de vos militants disent avoir été à l’assemblée-débat du POI en octobre 2008. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Certains de nos militants sont adhérents ou sympathisants ou anciens du P.O.I, avec lequel nous avons des convergences, sur les questions sociales, la défense des services publics, la démocratie locale ou sur l’UE notamment, ainsi que sur les affaires internationales. Nous relayons régulièrement leurs communiqués et sommes solidaires de Mr Schivardi, scandaleusement déclaré inéligible par la commission nationale des comptes de campagne.
Vous avez été coordinateur de la campagne présidentielle de Dieudonné. Vous êtes secrétaire général d’ER. Quelles sont les relations qu’E&R entretient avec Dieudonné ? Et vous même ?
E&R soutient Dieudonné en tant qu’humoriste persécuté par le pouvoir. Nous saluons son refus de la domination de l’Empire, sa dénonciation du sionisme et du racisme en général, son attachement à la liberté d’expression, ainsi que son incroyable courage, presque aussi grand que son talent. Nous apprécions également son esprit démocratique, qui le conduit à accepter le dialogue avec tous. Nous avons de plus en commun l’idée de francophonie et l’amour de la langue Française, ainsi que le refus du communautarisme victimaire et du deux poids deux mesures. Bref, nous sommes comme lui des républicains. ¨Pour ce qui me concerne je le vois de temps en temps ce que je considère comme un privilège. J’ai de l’admiration et de la sympathie pour lui.
Depuis plusieurs mois, E&R organise des conférences au théâtre de la main d’or. Faut-il y voir la conséquence d’une proximité politique ? si oui, quels sont vos points d’accord (antisonisme, « antisystème ») ?
Je crois avoir déjà répondu ... mais il est évident que Dieudonné n’est pas un nationaliste français. Il n’est pas de notre bord, mais cela ne nous dérange pas, et lui non plus.
Ces locaux sont-ils mis gracieusement à disposition ou sont-ils loués par Dieudonné ?
Il s’agit d’un partenariat secret financé par Ben Laden et la CIA. Mais ne le répétez pas, c’est un secret...
Comment avez-vous réagi à l’affaire « Dieudonné-Faurisson » ?
Avec un mélange d’admiration et d’angoisse. Avec admiration parce que prendre la défense au nom de la liberté d’expression d’un hérétique persécuté comme l’historien révisionniste et universitaire Français Robert Faurisson, même sans approuver ses travaux, dans un pays aussi peu démocratique que la France actuelle et aussi soumis à l’inquisition, relève de l’héroïsme tant la pression est grande, tant les médias, la justice et la police sont soumis, sans parler de la violence sioniste. Avec angoisse car mon affection et mon estime pour Dieudonné me conduisent à avoir peur pour lui.
Marc George - Secrétaire général d’E&R