Une semaine après le début de la crise qui secoue Jérusalem et l’Esplanade des mosquées, trois Palestiniens sont morts, tués par balle à Jérusalem-Est, vendredi 21 Juillet.
Pour les musulmans de la ville sainte, l’installation par Israël de portiques de sécurité à l’entrée de l’esplanade des Mosquées – qui abrite la mosquée Al-Aqsa et le dôme du Rocher –, sonne comme une véritable violation du statu quo de 1967.
Point de crispation de toutes les tensions entre Palestine et Israël, l’esplanade des Mosquées à Jérusalem – appelé Al-Haram al-Charif par les musulmans, abrite le Dôme du Rocher et la mosquée Al-Aqsa, est aussi pour les juifs, le Mont du Temple, le site le plus sacré du judaïsme.
Depuis plusieurs jours, c’est le théâtre de violents affrontements entre musulmans et forces de police. Dimanche 16 juillet, après la mort de deux de ses soldats, l’État hébreu a décidé d’installer des portiques de sécurité (détecteurs de métaux) à l’entrée de l’espace religieux.
Pour protester contre cette décision, toute la semaine, les musulmans de Jérusalem ont fait le choix de prier à l’extérieur de la vieille ville, pacifiquement. Comme l’explique Amal Nashashibi, 67 ans, qui vit à proximité de la rue Salaheddin, à quelques centaines de mètres des remparts de la vieille ville, beaucoup voient dans la mise en place de ces portiques une véritable « violation du statu quo ».
Que dit le statu quo ?
Signé en 1967, il régit la gestion de l’esplanade des mosquées. Les musulmans sont par exemple autorisés à monter à toute heure du jour et de la nuit sur l’esplanade, tandis que les juifs peuvent y pénétrer à certaines heures, mais sans y prier. La plupart des juifs ne s’y rendent pas car le rabbinat en interdit l’accès, de crainte que soit foulé aux pieds et désacralisé le Saint des Saints.
Le statu quo fait de la Jordanie, qui a signé un traité de paix avec Israël, le gardien de l’esplanade. Le site est géré par le Waqf, une fondation islamique sous contrôle jordanien, mais c’est la police israélienne qui en contrôle les accès.