Ah, Insta. En sept ans, cette astucieuse appli de partage de photos est devenue le deuxième réseau social du monde moderne, derrière le géant Facebook et devant le très haineux Twitter. Fort, d’autant qu’ils viennent de bousiller l’assez dégueulasse Snapchat, avec des stories vidéos dont personne ne sait vraiment à quoi elles servent, mais bon. Très fort, donc.
Mais alors, qu’est-ce qui se passe par ici ? À vrai dire, pas grand chose. On montre des trucs, et on essaie de choper des likes et des followers, un peu comme partout. Mais attention les moches, pas n’importe quels trucs. Il faut que ça soit cool. En effet ici, on se targue de faire du beau, du pointu, du stylé. Pas du drôle, et encore moins de l’intéressant. Oui, ici l’esthétisme prime, et permet à tout à chacun de se prendre pour un photographe, un mannequin ou même un styliste pour pas un rond.
On y expose donc sa gueule, ses fringues, sa bouffe, son yoga, son intérieur, ses voyages, ses sorties, ses potes (s’ils sont stylés évidemment, ce qui sera laissé à l’appréciation de chacun), et parfois quelques mantras foireux de développement personnel et autres TBT, histoire de montrer que même si on retourne 55 fois par jour sur l’appli, on n’en reste pas moins un être humain. Car le concept même du truc repose sur un exhibitionnisme d’un nouveau genre : exhaustif. Tout ce qui pourrait sembler « cool » doit être montré. TOUT.
En ceci, cette plateforme est parfaitement en phase avec l’avènement des hipsters, « vegans », hippie-chics et autres mouvements de manges-merde en quête de sens : vaine et prétentieuse.
Et à ce petit jeu malsain, les filles sont reines.