Dans son livre Orthographe en chute, orthographe en chiffres, Loïc Drouallière dresse un bilan du niveau d’expression écrite des étudiants. En 20 ans, les fautes d’orthographe des étudiants de première année ont plus que doublé.
Une jeune femme passe un entretien d’embauche. Pour obtenir un CDI, elle expose ses motivations face à son futur employeur potentiel. Mais lorsque ce dernier laisse une feuille blanche, un stylo et cinq minutes à la candidate pour retranscrire son discours à l’écrit, l’entretien tourne court. En douze lignes, elle fait douze fautes. « Ceci est une histoire vraie », écrit dramatiquement Loïc Drouallière, enseignant-chercheur à l’Université de Toulon, en prologue de son livre Orthographe en chute, orthographe en chiffres, paru aux Editions L’Harmattan. L’auteur y décrit la baisse alarmante du niveau de maîtrise orthographique des jeunes. En 20 ans, les fautes d’orthographe des étudiants de première année ont plus que doublé.
Loïc Drouallière fait une synthèse des recherches menées en France sur le niveau des écoliers, collégiens, lycéens et étudiants français. Le constat est sans surprise : il baisse. Entre les années 1987-2005, « l’écart entre les élèves de 1987 et ceux de 2005 est en moyenne de deux niveaux scolaires : les élèves de cinquième de 2005 font le même nombre de fautes que les élèves de CM2 il y a vingt ans », expliquent Danièle Manesse et Danièle Cogis, spécialistes du sujet. En classe de seconde, les copies notées 0 sur 20 à une dictée de référence sont passées de 28% à 58% de 2000 à 2008.