La vieille ville d’Hébron, localisée dans le « secteur H2 » sous contrôle militaire israélien total, est sujette à de nouvelles restrictions dramatiques introduites la semaine dernière. Les soldats israéliens se sont emparés de plusieurs maisons dans la zone de Tel Rumeida et ont empêché les résidents de rentrer ou sortir, déclarant le secteur comme une zone militaire et bannissant l’accès aux non-résidents, dans un mouvement parallèle aux restrictions sécuritaires imposées récemment sur des zones de Jérusalem-Est.
Depuis le début du mois dernier, 22 palestiniens ont été tués à Hébron, et 9 dans la vieille ville, qui a été l’épicentre de l’escalade des tensions.
Même pour les 50 familles qui vivent à Tel Rumeida, qui ont eu simplement quelques jours pour faire enregistrer leurs noms et leurs cartes d’identité auprès des autorités israéliennes, ces mesures vont restreindre sévèrement leur liberté de mouvement, car ils devront subir des fouilles de sécurité rigoureuses à chaque fois qu’ils souhaiteront sortir ou entrer dans leurs maisons.
Selon un résident de Tel Rumeida : « Ils m’ont dit que j’avais le numéro 36 [sur la liste de ceux qui sont autorisés à enter et sortir], c’est comme la prison. Ils essaient de faire de toi un numéro, tu n’es pas une personne. »
Motasem Isied, 28 ans, habitant d’Hébron, a parlé à Mondoweiss à propos des événements récents : « C’est assez préoccupant ce qu’il se passe ici. En tant que palestiniens, nous sommes familiers de ce genre d’incidents – raids de nuit, gazs lacrymogènes et autres – mais tout le monde est incroyablement frustré et triste à propos de ce qu’il se passe à Hébron, car ça n’a jamais été comme ça. »
« Maintenant, les secteurs sont contrôlés par le biais des noms, donc si tu n’es pas sur la liste tu n’y es pas autorisé. Certains des résidents ne sont même pas sur la liste, donc ils ne peuvent plus rejoindre leurs maisons. Ceux qui le peuvent sont complètement isolés socialement. »
Le groupe de défense des droits humains B’Tselem affirme que ces mesures « immorales » sont « draconiennes et ne sont pas dictées par la réalité », et « constituent une punition collective des résidents d’Hébron qui ne sont suspectés de rien et sont forcés de subir de sérieuses perturbations dans leurs vies quotidiennes ».
Un dirigeant de l’armée israélienne a affirmé que ces mesures sont en réaction à la récente montée des violences, et ont pour but de séparer les juifs et les Palestiniens de la ville.
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Illustration : le check-point de Tel Rumeida.