Les groupes réclamant la destruction du site de la mosquée al-Aqsa font partie des pouvoirs établis en Israël.
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Crime archéologique
La démolition de sites arabes et islamiques de Jérusalem n’est pas une nouveauté dans les attitudes et politiques israéliennes. En 1967, Israël a rasé le quartier marocain de la vieille ville de Jérusalem.
C’était un joyau architectural de la civilisation islamique qui remontait à la fin du 12ième siècle et avait été le siège d’ordres religieux islamiques parmi les plus importants.
Lorsque le sionisme fit son apparition en Palestine, ses dirigeants n’essayèrent pas seulement d’acquérir des terres pour s’y implanter mais aussi d’acheter ce qu’ils considéraient être la Jérusalem juive.
Le baron Edmond Rothschild essaya d’acheter le quartier à la fin du 19ième siècle, tout comme essaya de le faire la direction sioniste sous le Mandat britannique – mais en vain. Les tentatives d’acquisition n’ayant pas réussi, le quartier fut pris de force durant la guerre de 1967 et démoli.
Lors de la démolition, fut aussi détruite la mosquée Sheikh Eid construite par le fils de Salah al-Din al-Ayubi, qui libéra Jérusalem des Croisés. En apprenant la destruction des années plus tard, Benjamin Kedar, historien et président adjoint de l’Académie Nationale des Sciences israélienne, déclara au journal israélien Haaretz que « c’était un crime archéologique ».
La destruction des mosquées n’était pas une pratique nouvelle, ou limitée à Jérusalem. Les forces sionistes n’ont épargné que très peu de mosquées des villages et villes détruites pendant la Nakba – opération de nettoyage ethnique de 1948. Les autorités israéliennes ont ensuite converti un grand nombre des mosquées restantes en clubs, restaurants et enclos pour animaux. [...]
Cependant, ce n’est pas seulement la mémoire vive de la topologie des destructions israéliennes qui a fait surgir chez de nombreuses personnes des craintes quand à l’avenir d’al-Aqsa. C’est une analyse réaliste de l’idéologie de certaines forces politiques puissantes aujourd’hui en Israël, et qui sont représentées dans l’actuel gouvernement de Benjamin Netanyahou.
La plus importante de celles-ci est le mouvement nationaliste religieux qui gagne constamment du terrain. Elle avait à une époque une influence marginale, mais elle fait maintenant partie des pouvoirs établis.
Comme l’a récemment révélé Or Kashti de Haaretz, une partie du programme d’études du système d’éducation de ce mouvement (il y a trois systèmes d’éducation en Israël : un système laïque juif, un système national religieux, et le système « arabe ») prône la construction du « Troisième Temple. »