Boulevard Voltaire prend logiquement parti pour Zemmour contre Hanouna, pour l’intelligence contre l’inculture, pour la résistance nationaliste contre la dhimmitude, ou soumission à l’islam du Français qui veut éviter le conflit.
C’est aller un peu vite en besogne en oubliant que les deux hommes de médias sont tous deux sionistes à leur façon, à la SOS potes pour Hanouna et à la nationaliste pour Zemmour. Ce qui n’empêche pas la confrontation des idées, mais une confrontation confortable et sans risque pour le Système : il aura toujours deux fers au feu, l’un rouge, l’autre blanc.
L’émission du 24 octobre est ici, en morceaux, et là, quand les invités évoquent la censure de Zemmour.
Chez nos voisins suisses, on s’est aussi interrogé sur faut-il censurer Zemmour. On peut dire que le national-sionisme est entré de plain-pied dans les médias. Il y a désormais sa place, au grand dam de la gauche, qui ne s’est jamais montrée partageuse en matière de liberté d’expression.
L’émission Face à l’info, diffusée sur CNews, du lundi au jeudi, de 19 à 20 heures, conçue autour d’Éric Zemmour, fait encore parler, tant sur la Toile que dans le paysage audiovisuel français. En l’occurrence, l’animateur producteur Cyril Hanouna a mené en direct, pour la énième fois dans le cadre de ses émissions sur C8, un débat visant l’éditorialiste du Figaro Magazine, dans Balance ton post !, le jeudi 24 octobre, tard dans la soirée. « Faut-il interdire d’antenne Éric Zemmour ? », tel fut le titre de la discussion d’une heure, en la présence de deux acteurs de Face à l’info, son animatrice Christine Kelly et le journaliste Éric Revel.
Hanouna n’a pas hésité à dramatiser la situation, précisément en se permettant de citer « les inquiétudes » exprimées par le conseil d’éthique du groupe Canal+ à l’endroit du polémiste, notamment la suivante : « Risque pour la sécurité des personnels et des sites ».
Une manipulation grossière à laquelle s’est livrée la principale vedette des chaînes détenues par le capitaine d’industrie Vincent Bolloré (depuis 2015), ceci laissant entendre que l’essayiste à succès (surtout après la parution du Suicide français, en 2014) provoque un climat anxiogène dans les locaux de Canal, en raison du cordon de sécurité qui l’accompagne suite aux nombreuses menaces dont il fait l’objet.
Il est vrai qu’Hanouna ne joue pas la même carte idéologique, n’hésitant pas à introduire, dans ses talk shows, des spectateurs vêtus selon la mode salafiste, comme le lui avait signifié le journaliste Bernard de La Villardière, en février 2018 : une stratégie, somme toute macronienne, celle du « en même temps » entre le pipi-caca et l’halalisation des esprits. D’ailleurs, le titre de son émission phare, Touche pas à mon poste, fait directement allusion au slogan de SOS Racisme de 1984, « Touche pas à mon pote ».
Ainsi, l’histrion, qui reconnaît lui-même avoir eu une scolarité contrariée (dans Le Divan, émission de Marc-Olivier Fogiel, programmée sur France 3, de 2015 à 2018), ose distribuer les bons et les mauvais points à l’encontre d’une des plus belles réussites de l’ascenseur social et républicain. Zemmour et Hanouna (le premier est né en 1958, l’autre en 1974) sont, certes, des enfants de la banlieue parisienne, mais n’ont pas épousé la même trajectoire : pour le premier, la littérature et la philosophie politique (jusqu’à Sciences Po), pour le second, la comptabilité et la télévision, ou la réussite par l’argent et l’image. Parce que la démagogie sera toujours l’arme des faibles : chez Hanouna, le combat du bien contre le mal, ou celui des gentils salafistes contre les méchants nationalistes.
Alors, entre Zemmour et Hanouna, il y a bel et bien une opposition de style : la légitime inquiétude contre la joyeuse dhimmitude. Puis il y aura toujours un cancre qui lancera, du fond de la classe, des boulettes en papier en direction des plus studieux pour leur pourrir la vie : l’attitude du jaloux ne vivant que par ses clowneries pour attirer l’attention. En somme, pitre un jour, pitre toujours. Ou tel est le seul talent du demi-habile, voire du simple imbécile : « Le Tyran […] n’a de puissance que celle qu’on lui donne », disait La Boétie.