En a-t-on vraiment fini avec les caricatures antisémites du début de XXe siècle, où "le juif" était représenté comme une hydre tentaculaire qui dominait la planète ? Pour Alain Jakubowicz, président de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), le nouvel antisémitisme n’est pas si différent de l’ancien. Et l’affaire Merah fut un de ses révélateurs.
Samedi soir dernier, à Villeurbanne, trois jeunes ont été violemment agressés. Ils sont d’abord injuriés puis frappés à coups de marteau et de barre de fer par une dizaine d’individus. Leur tort ? Porter une kippa, donc être juif.
L’antisémitisme refait surface depuis l’affaire Merah
Ce n’est pas un fait isolé. À quelques pas de là, provocations, crachats, jets de pierre sont le lot régulier des membres de la communauté juive fréquentant la synagogue de Vaulx-en-Velin, qui courbent l’échine par peur de représailles.
Au niveau national, les violences antisémites sont en très nette augmentation depuis les tueries de Toulouse et Montauban en mars dernier : profanations de sépultures, agressions de rabbins, lettres de menace contre des écoles juives, messages de glorification de Mohamed Merah sur Internet, etc. Preuve s’il fallait que l’antisémitisme, même le plus meurtrier, des uns encourage l’antisémitisme, plus ordinaire, des autres. Et ce ressentiment prospère sur les trottoirs de nos quartiers.
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