L’Hachomer Hatzaïr est un mouvement juif né en 1913 en Pologne. Se disant révolutionnaire, ses trois piliers idéologiques sont le Sionisme, le Socialisme et le Judaïsme. L’activité principale de l’organisation serait aujourd’hui l’encadrement de la jeunesse juive sous la forme du « scoutisme ». Cependant entrer à l’Hachomer requiert quelque pré-requis :
« Ne peut être membre de notre Mouvement que celui qui s’efforce de réaliser lui-même son idéal dans le cadre du kibboutz. Du parti peut être haver (membre), chacun qui consent à lutter pour les idéaux politiques du parti. » (source : www.hachomer .net).
Défenseur inconditionnel d’Israël, l’Hachomer a pourtant formé nombre de nos grands militants officiels de la cause palestinienne. Pour exemple, le NPA d’Olivier Besancenot. À l’origine, la Ligue Communiste fut fondée en 1969. Parmi les 12 membres fondateurs, 11 d’entre eux sont de confession juive avec parfois des appartenances passées à ces mouvements militaro-sionistes. Alain Krivine, co-fondateur du Parti avec entre autres Jean-Charles Michaloux, Henri Weber ou Daniel Bensaïd, raconte :
« Moi, le milieu juif ne m’a rien apporté pour ce qui est de la politique. Mais, pour beaucoup, c’est un fait central. Jean-Charles Michaloux, Henri Weber... beaucoup sont passés par l’Hachomer Hatzaïr, qui a façonné une bonne partie de l’extrême-gauche française. Lutte ouvrière ne se comprend pas sans cela. Michel Rodinson, le fils de Maxime, directeur de la publication de LO, en vient aussi. Depuis les années 60, LO y faisait de l’entrisme et recrutait en force. L’Hachomer avait une dimension militaire qui, je m’en souviens, fascinait les jeunes. Dans les camps, il y avait le salut au drapeau, des officiers venant de kibboutzim encadraient les jeunes et leur apprenaient les principes de l’organisation paramilitaire... »
La Ligue Communiste est dissoute en 1973 par le gouvernement en place suite à l’intervention de ses militants lors d’une manifestation de Ordre Nouveau où ils avaient blessé 150 policiers. De là est né en 1974 la LCRévolutionnaire.
En tant que Trotskiste spécialiste dans l’entrisme, la manipulation et la connivence, Krivine, aujourd’hui porte-parole du NPA, a su maintenir à travers les années l’esprit d’acharnement et de lutte contre la dissidence, auprès des ses militants successifs. Se gardant de s’attaquer aux puissances dominantes, le NPA incarne l’opposition fictive et verrouille, par la force ou l’excommunication politique, l’accès à toutes les voies révolutionnaires.
Pendant qu’ils ordonnent à leur base d’effectuer le « ménage » dans les manifestations (cf. Besancenot), les têtes pensantes nanti-capitalistes débarrassent le Pouvoir de cette disgrâce. On comprend donc mieux que grâce à ces services rendus, l’omniprésence du NPA dans les médias perdure… même avec des résultats électoraux à 1 chiffre.
Georges Schmidt