L’écrivain et prix Nobel de littérature allemand Günter Grass est mort à l’âge de 87 ans dans une clinique de Lübeck, dans le nord de l’Allemagne.
L’auteur, né en 1927 à à Dantzig (aujourd’hui Gdansk, en Pologne), avait à travers ses ouvrages livré le sentiment de toute une génération d’allemands, portant le fardeau des crimes commis par leurs aînés durant l’épisode hitlérien et s’était érigé en caution morale du SPD face à la montée du parti nationaliste NPD contre lequel il avait multiplié les prises de paroles publiques et les rassemblements.
En 1999, l’académie Nobel lui décerne sa récompense dans le domaine de la littérature pour « ses fables tragicomiques dépeignant la face cachée de l’Histoire ». Une face cachée mise en lumière crûment en 2006, lorsque l’auteur, stupéfiant la société allemande, révèle avoir fait partie fin 1944 d’une division blindée de la Waffen-SS.
En 2012, il fait parler de lui à nouveau en publiant un poème intitulé Ce qui doit être dit, présentant Israël et sa puissance nucléaire comme une menace pour la paix dans le monde :
« Pourquoi ne dis-je que maintenant [...] que la puissance nucléaire Israël met en danger une paix mondiale déjà fragile ? Parce qu’il faut le dire, car demain, il sera peut-être trop tard pour le faire. »
Furieux, le régime sioniste l’accusera d’antisémitisme et lui interdira l’accès à son territoire, une mesure que Günter Grass comparera à celle que la Stasi (ex-police politique de la RDA) lui avait imposée.
Revoir l’analyse d’Alain Soral sur l’« affaire Günter Grass » (extrait de l’entretien d’avril 2012) :